Inflation : épargnants, voici six termes à comprendre pour vos placements !
La hausse généralisée des prix inquiète. Bien comprendre ce phénomène permet d’anticiper les bonnes actions à mener dans un portefeuille financier. Décryptage des principaux concepts à connaître.

L’inflation, c’est le sujet du moment ! Cet indicateur qui mesure la hausse généralisée des prix est scruté de près aujourd’hui. D’abord, par les particuliers qui voient grimper considérablement leur facture, notamment énergétique depuis le début de l’année. Ensuite, par les économistes qui y vont de leurs prévisions. Enfin et surtout, par les investisseurs car le niveau d’inflation conditionne les politiques monétaires. Or, ces dernières sont pour le moins cruciales. Elles orientent l’évolution des marchés financiers. Il est donc nécessaire de bien comprendre les chiffres d’inflation pour anticiper les bonnes actions à mener dans un portefeuille financier. Voici six termes à connaître pour mieux appréhender cet indicateur économique.
Inflation
L’indice des prix à la consommation constitue l’indicateur le plus suivi pour mesurer l’inflation. Pour la France, l’Insee estime la variation moyenne des prix des produits consommés par les ménages sur une période donnée. L’inflation annuelle dans l’Hexagone s’élevait à 2,1% en septembre. En zone euro, elle atteignait 3,4% d’après Eurostat. Ce taux annuel d’inflation ne cesse de progresser.
Un phénomène qui s’explique par la reprise économique post-confinement et par l’amélioration du contexte sanitaire. « L’inflation actuelle est en grande partie liée au choc relatif sur les prix du pétrole, du gaz ainsi que du fret », rappelle Jeanne Asseraf Bitton, responsable mondial de la recherche chez Lyxor. La vigueur de la reprise économique a en effet provoqué des goulots d’étranglement dans le transport maritime et une hausse des matières premières. Mais de l’avis de nombreux spécialistes, ce choc sur les prix ne serait que temporaire !
Inflation cœur ou sous-jacente
Pour mieux évaluer cet indicateur qui mesure la hausse généralisée des prix réelle, il faut regarder l’inflation « core » ou cœur, appelée aussi inflation sous-jacente. Ce concept économique vise à mesurer la hausse généralisée des prix en excluant l’énergie et l’alimentation, deux composants plus volatils à court terme. Celle-ci est regardée notamment par les banquiers centraux.
Or pour le moment en zone euro, cet indicateur clé reste bien en deçà de l’inflation classique. La hausse des prix de base (hors alimentation et énergie), a atteint 1,9% sur un an en septembre, contre 1,6% en août. « Nous surveillons de près les hausses salariales qui sont susceptibles de peser plus durablement sur l’inflation sous-jacente, explique Jeanne Asseraf Bitton. Mais pour le moment, elles ne sont pas de nature à affecter les prix, compte-tenu des gains de productivité. »
Conséquence : la Banque centrale européenne ne prévoit pas encore un relèvement de ses taux d’intérêt directeurs. Une bonne nouvelle donc pour la Bourse. A l’inverse, toute remontée des taux entraînerait une répercussion négative sur les marchés tant obligataires qu’actions.
Point mort d’inflation
Indicateur technique, le break-even ou point mort de l’inflation, mesure la différence de rendement entre une obligation traditionnelle et une obligation indexée sur l’inflation (du même émetteur, même échéance…). Cet indicateur dévoile in fine les anticipations d’inflation sur les marchés. Aux Etats-Unis, elles ont fortement remonté, mais ce n’est pas le cas encore en Europe. Preuve que les investisseurs ne craignent pas une remontée très forte de l’inflation à long terme. Pour autant, ils commencent à remettre en doute le caractère temporaire de l’inflation.
Stagflation
C’est le scénario noir envisagé aujourd’hui par certains professionnels. La stagflation combine les concepts de « stagnation » et « d’inflation ». Concrètement, c’est un phénomène qui a lieu dès lors que l’inflation perdure alors que la croissance économique est à l’arrêt et que le taux de chômage augmente. Certains observateurs craignent que cela se produise si les entreprises continuent d’être confrontées à des problèmes d’approvisionnement et à la flambée des prix de l’énergie.
La stagflation pose aussi un problème aux banques centrales. De fait, leurs moyens d’actions deviennent plus limités. Toute remontée de taux pour juguler cette hausse généralisée des prix pèserait alors sur la reprise économique et sur le chômage. Dans ce cas de figure, les actifs obligataires sont à bannir dans un portefeuille, mieux vaut alors se montrer plus prudent et conserver des liquidités. Une stratégie suivie par certains gérants obligataires en ce moment. Néanmoins, la plupart estime que la stagflation constitue seulement un risque à court terme sur les marchés.
Désinflation et déflation
Très prochainement, les experts pourraient aborder le sujet de la désinflation, c’est-à-dire un ralentissement de la hausse des prix. Concrètement, le taux de 3,4% d’inflation annoncée en septembre en zone euro, pourrait passer par exemple à 2% en fin d’année. Un phénomène qui interviendrait dès la fin des chocs transitoires sur les prix. Un bon scénario pour les marchés. En cas de déflation, il s’agit en revanche d’une baisse généralisée et durable des prix. Une situation économique qui incite les ménages à des reports de consommation. Ce serait donc plus néfaste pour la croissance et a fortiori pour les marchés.