Dossier : place aux meilleurs contrats d’assurance vie !
Du simple monosupport en euros au multisupport hypersophistiqué, comment s’y retrouver en assurance vie ? Comment étalonner les contrats entre eux ? Quel nouvelle assurance vie choisir ? Ces questions sont la genèse des Grands prix de l’assurance vie que Mieux Vivre Votre Argent organise chaque année au printemps. Nous y jugeons l’offre du marché à l’aune d’une méthodologie exigeante (voir encadré). Et, à la clé, nous distinguons les meilleurs contrats du marché.

Pour cette édition 2022, nous avons passé au tamis 258 contrats d’assurance vie précisément, un record là-aussi. Répondons d’emblée à deux reproches adressés par certains établissements financiers. D’abord celui d’inclure dans notre analyse des contrats qui ne sont plus ouverts à la souscription. L’assurance vie n’est pas un produit de consommation périssable, c’est un produit d’épargne qui se doit d’être « durable ». D’où la nécessité de s’intéresser aux contrats sortis des linéaires commerciaux. Le temps est du reste un élément central de notre analyse, puisque 4 ans d’existence sont nécessaires à tout contrat pour être classé dans nos Grands Prix. De quoi éviter les acteurs opportunistes lançant un produit vitrine qui fera pschitt quelques années plus tard.
La prise en compte des contrats « fermés » (à la souscription, pas aux reversements) est aussi indispensable pour leurs détenteurs. C’est en comparant la qualité de son assurance vie que chacun sera mieux à même de juger quoi en faire. La conserver, la transférer (chez le même assureur, via la loi Pacte), ou la fermer.
Second reproche, le poids excessif du fonds en euros dans notre analyse. Il n’en est rien. Le fonds en euros (garantie du capital) représente aujourd’hui peu ou prou 60% des versements sur les contrats, ce qui correspond à la place que nous lui accordons dans notre Grand Prix des multisupports (relativement aux solutions de diversification). Mais nous en avons une approche très stricte.
Ainsi prenons-nous en compte le rendement minimal attribué, indépendamment de tout critère d’investissement sur des fonds risqués (unités de compte) ou d’encours. Ce qui pénalise certains assureurs adeptes des bonifications comme Axa, Generali, Groupama, Le Conservateur ou encore Swiss Life. Ainsi écartons-nous les taux moyens communiqués par certains établissements.
Enseignements
Passons maintenant aux enseignements de cette 19ème édition de nos Grands Prix. Il faut d’abord noter que les contrats jouant les premiers rôles le font, sauf exception, dans les deux prix – meilleurs fonds en euros, meilleurs multisupports – décernés. Saluons le remarquable doublé de l’association d’épargnants Afer, forte de 753 804 adhérents (au 1er janvier 2022), pour son contrat qui existe depuis… 1996. Vous avez dit « durable » ? Autre acteur distingué, la MIF, second sur les fonds en euros, 3ème sur les multisupports. Voilà des années que cette mutuelle se distingue dans nos Grands Prix, tout comme l’AGPM, 3ème sur les fonds en euros avec son monosupport Plan Eparmil datant de… 1984.
Une autre association autonome, l’Asac, s’affirme comme une valeur sûre du marché avec sa seconde place dans le prix des multisupports. Plus globalement, les podiums 2022 font la part belle aux contrats présentant un rapport qualité/prix satisfaisant via des frais contenus, un fonds en euros solide, une offre financière suffisamment diversifiée, un SAV (service après-vente) au rendez-vous.
À côté de nos podiums, les mentions que nous décernons – « très bien » pour les contrats ayant obtenu une note supérieure à 16 et « bien » pour ceux totalisant entre 14 et 16 points sur 20 – forment le gratin de l’assurance vie. Signe que notre prix est exigeant : seules quatre mentions « très bien » sont obtenues cette année chez les fonds en euros, trois chez les multisupports. Notons les excellentes positions de la mutuelle Macsf, portée par le taux de son fonds en euros (2,10% en 2021), et de la mutuelle Garance, nouvelle venue avec les 4 ans révolus de son contrat. Ou encore la percée de la banque en ligne BforBank, qui grignote quelques places avec un contrat, pour l’heure, amélioré au fil des années.
Leçon
Tirons maintenant une autre leçon de nos Grands Prix. De manière générale, les offres des mutuelles d’assurances s’avèrent assez équilibrées, ce qui explique leur bon positionnement dans nos classements. Certains leur contesteront une offre financière insuffisante, mais c’est bien souvent un faux procès à bien y regarder. Autant dire que l’immense majorité des épargnants trouvera chaussure à son pied dans les offres mutualistes. Inversement, les contrats les plus vendus du marché, ceux des banques, ne sont pas vraiment convaincants. Notamment ceux destinés au grand public, tels Vivaccio de La Banque Postale (115ème des multisupports) de Predissime 9 (série 2) du Crédit Agricole (120ème) ou encore de LCL Vie de LCL (124ème).
Nuançons, maintenant. Certains établissements bancaires se défendent mieux comme BNP Paribas ou le Crédit Mutuel. Et surtout, distribuent des contrats nettement plus compétitifs, dès lors qu’ils sont réservés à leur clientèle « patrimoniale », comme Cachemire 2 de La Banque Postale ou Ébène de la Société Générale.
Vous l’avez compris, la notoriété d’un établissement financier ne fait pas la qualité de ses contrats. Nouvelle illustration avec les gros assureurs du marché, comme Axa ou Generali. Leurs contrats brillent souvent par une offre financière élargie (par exemple, ces deux assureurs font de l’euro-croissance), mais souffrent de frais élevés et d’un fonds en euros classique trop élastique. Dommage. Quid des contrats du Net ? Ils restent bien positionnés, mais souffrent d’un renouvellement de leur offre (voir « les contrats prometteurs »), voire d’une mise au rebut regrettable (ING, Oney).
Bilan, notre approche millimétrée du marché, sans aucune complaisance, se veut un outil d’aide pour tous les épargnants. Attention toutefois à ne pas avoir une lecture trop stricte des résultats. Tous les contrats situés dans le premier quart (jusqu’à la 40ème place environ) sont en réalité de bonne tenue. Reste à agir. Si vous n’avez pas encore d’assurance vie, c’est simple, piochez parmi les meilleures. Si vous avez déjà un contrat, selon sa place, faites ou non le ménage. Ce qui reviendra le cas échéant à fermer votre contrat pour réinvestir sur une offre plus qualitative. Sauf grosse contre-indication fiscale, c’est à coup sûr la voie à suivre.
Retrouvez le classement complet dans le numéro 478 de Mieux Vivre Votre Argent ici.
Notre méthodologie
Les 258 contrats analysés dans cette édition 2022 ont été notés sur 20 points. Tous ont une note dite « technique », sur 8 points. Celle-ci est attribuée selon l’ancienneté du contrat, l’analyse de ses différents frais, sa souplesse de fonctionnement (retraits, rente, etc.). Le solde de la notation varie selon le Grand prix. Concernant celui des fonds en euros, c’est simple : le (ou les) fonds en euros est noté sur 12 points selon son rendement cumulé sur les quatre dernières années (2018-2021), ce taux étant converti en points de 0 à 12 sur la base d’une loi normale.
Important : nous prenons en compte le rendement minimal attribué sur le(s) fonds en euros, hors bonus éventuels. Pour le Grand prix des multisupports, le solde des 12 points est réparti en deux. Le fonds en euros, toujours à partir de son rendement sur 4 ans, est cette fois noté sur 7 points. Et l’offre financière de diversification – nombre de fonds, de sociétés de gestion, diversité, gestion pilotée, etc. – sur 5 points. Nous avons institué ce partage des points pour coller aux pratiques des épargnants, qui versent peu ou prou (début 2022) 60% de leur épargne sur les fonds en euros et 40% sur les autres supports financiers. Les classements sont établis à partir des notes sur 20 obtenues pour chaque contrat. Mais, point clé de notre étude, seuls les contrats ayant 4 ans d’âge et commercialisés sont in fine classés.