Se connecter S’abonner

Pourquoi il faut relativiser l’effet du plongeon des bourses sur votre portefeuille

Au-delà de l’impact psychologique d’un fort repli, il ne faut pas oublier que les investissements actions restent pertinents dans la durée… surtout si on tient compte des dividendes omis par le CAC 40.

Crédit: iStock.

-8,39% en une journée. A l’image des autres indices mondiaux, le CAC 40 a connu une séance noire ce lundi. Pire depuis deux semaines, les craintes liées au coronavirus ont même fait chuter l’indice parisien de 20%.

Inévitablement, nombre d’épargnants se sont inquiétés pour leur portefeuille et se sont à nouveau posé la question de l’intérêt (voire de la pertinence) d’investir dans des produits risqués comme les actions.

Certes, placer ses économies dans les actions expose à des pertes potentielles (les professionnels sont d’ailleurs tenus de le rappeler à leurs clients). Pour autant, au-delà de l’effet psychologique provoqué par un reflux brutal, il convient de garder la tête froide et de relativiser l’impact d’une chute boursière sur les portefeuilles.

Ne pas oublier les dividendes

Rappelons d’abord que le CAC 40 offre une vision tronquée de la rentabilité des actions. Etant un indice de prix, il ne reflète que l’évolution des cours (c’est-à-dire les plus-values encaissées) et laisse de côté un élément essentiel de la performance : le dividende.

Si l’on veut comparer les actions à d’autres placements à capitalisation (comme l’assurance-vie), il apparaît plus juste de regarder un indice intégrant les dividendes, comme le CAC NR (dividendes nets réinvestis) ou le CAC GR (dividendes bruts réinvestis). Certes, dans ces indices, l’absence de fiscalité (ou son approximation) rend l’évaluation imparfaite. Mais ces indicateurs ont au moins le mérite de donner une vision plus globale de la performance des actions.

A LIRE >>> Le CAC 40 a connu sa pire séance depuis 2008

Ainsi, alors que le CAC 40 perd actuellement 8,72 % sur un an, le CAC 40 GR limite sa baisse à 5,44%. Cela reste bien entendu négatif, mais l’écart est déjà significatif.

Penser à moyen terme

Par ailleurs, même si cela peut sembler être un lieu commun, il ne faut pas oublier qu’un placement en actions doit s’envisager dans la durée. Or, sur des échéances longues, nombre d’études ont montré la très bonne rentabilité des placements en actions. Une rentabilité qui permet d’absorber des chocs, surtout si l’on tient compte des dividendes perçus au fil du temps.

Prenons le cas extrême d’un investisseur ayant investi il y a 5 ans sur un panier représentatif du CAC 40 via un PEA et contraint de sortir hier dans de mauvaises conditions. En dépit du recul à court terme, cette personne aurait dégagé une performance annuelle moyenne de 2,12% avant fiscalité. Une performance modeste mais encore positive.

Au-delà de cet exemple précis, nous avons aussi analysé la performance (toujours dividendes inclus) d’un placement en actions sur 5 ans au cours des dernières années : de fin 2008 à fin 2013, de fin 2009 à fin 2014, de fin 2010 à fin 2015 et ainsi de suite jusqu’à la période fin 2014-fin 2019.

Sur la base du CAC GR, ces investissements ont dégagé une rentabilité annuelle moyenne au mieux de 13,64% (entre fin 2011 et fin 2016) et au pire de 4,06% (de fin 2014 à fin 2019).

En résumé, même si un choc boursier pèse inévitablement sur les performances, il convient de rappeler que depuis 2008, quel que soit le point de départ choisi (même le moins favorable), tous les investissements sur le CAC 40 à un horizon de 5 ans ont été gagnants si l’on intègre les dividendes perçus.