Dividendes : vers un retour à une distribution prudente par les banques
Le gouverneur de la Banque de France a plaidé « pour un retour d’une ouverture prudente vers une distribution des dividendes, dont il faudra discuter des modalités ».

Les établissements bancaires ont prouvé leur capacité de résistance. Partant de ce constat, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France envisage un retour à une distribution « prudente » de dividendes pour renforcer leur attractivité mise à mal par le contexte durable de taux bas. Cette annonce a été faite vendredi 27 novembre, dans le cadre de la journée de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (APCR) en ligne et a été relayée par un communiqué.
Jusque-là, les autorités financières européennes avaient recommandé aux banques et assurances de ne pas verser de dividendes cette année à leurs actionnaires. Elles justifiaient ces recommandations par la volonté de préserver la solidité financière de ces entreprises face au coronavirus.
« Lever du capital »
« Incontestablement, la mise en réserve de l’intégralité des résultats a été en 2020 une mesure efficace pour soutenir la solvabilité [des établissements financiers] », a souligné le gouverneur. Mais aujourd’hui, deux arguments plaident « en faveur d’une ouverture prudente vers une distribution, dont il faudra discuter des modalités ».
Une évolution liée « à la capacité de résistance des institutions financières à des chocs très importants » et à une stratégie visant « à préserver l’attractivité des institutions financières pour les investisseurs, indispensable pour lever du capital ». Désormais, pour le gouverneur, « le sujet est beaucoup moins celui de la solvabilité que de la rentabilité des institutions financières françaises ».
Un secteur financier « encore trop fragmenté »
Si « le secteur financier européen demeure encore trop fragmenté et vulnérable aux chocs asymétriques », selon François Villeroy de Galhau, « pour les organismes d’assurance, le défi de rentabilité en environnement de taux bas passera, inévitablement, par l’adaptation des modèles d’affaires ».