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« Comment se protéger de l’inflation ? »

Même si la sortie de l’inflation est entourée d’incertitudes, des pistes pour sécuriser son épargne se dessinent. Le point avec Astyrian Patrimoine.

Stéphane Faure, président d’Astyrian Patrimoine

Les économistes sont partagés quant à savoir si le retour de l’inflation sera temporaire (position des banques centrales) ou pérenne. Une certitude cependant, l’inflation va s’installer pour plus longtemps et de manière plus prononcée qu’initialement anticipé. Autour de 5,4% aux États-Unis depuis le mois de juin et à 4,1% en octobre en zone Euro, l’inflation qui est toujours en progression en Europe ne peut plus être ignorée.

Ne pas prendre de risque, c’est prendre un risque

Avec une inflation qui risque de se situer entre 2% et 5% dans les semestres à venir, les solutions sans risque que sont le livret A (0,5%) ou les fonds euros (1% en moyenne) aboutiront concrètement à des rendements très largement négatifs une fois l’inflation prise en compte.

Dans la situation actuelle, notre conviction est qu’il est sans doute préférable de se protéger du risque inflationniste, ceci même s’il ne devait pas se concrétiser.

Dès lors, comment se protéger contre l’inflation ?

Le scénario de sortie n’étant pas évident, la difficulté va surtout consister à intégrer les deux scénarios (retour pérenne de l’inflation ou retour progressif vers 2%) dans le choix des actifs. Si vous êtes susceptible d’avoir besoin des sommes rapidement, le recours à des solutions garanties en capital ou à des solutions à faible volatilité paraît requis.

A plus long terme, à condition d’accepter de la volatilité, vous pourrez trouver des actifs capables de vous protéger contre l’inflation. La nature de l’allocation dépendra cependant de votre niveau d’aversion au risque. Les univers et secteurs à privilégier ? De manière générale, les actions et l’immobilier. Au contraire, les obligations seront à proscrire. Seule exception, les obligations indexées sur l’inflation qui peuvent éventuellement être utilisées pour ajouter une patte obligataire à l’allocation.

Pour les actions, il conviendra cependant d’éviter les zones géographiques ou secteurs d’activité dont les multiples de valorisation sont trop élevés. En effet, même si ces secteurs peuvent représenter des opportunités sur le long terme (notamment si le scénario d’un retour de l’inflation à 2% se concrétise), ils présentent également un risque de correction supérieur à court terme en cas de hausse des taux. Risque que nous ne prenons pas à l’heure actuelle.

Europe et Chine

En définitive, nous sommes positifs sur l’Europe et la Chine dont les valorisations ne sont pas excessives (voire modérées dans le cas de la Chine) et qui présentent pourtant du potentiel pour des raisons différentes dans chacun des cas. En termes de secteurs ou thématiques, nous privilégions ceux disposant d’une bonne visibilité de rentabilité quelle que soit l’évolution de l’inflation (« pricing power ») et pour autant pas trop valorisés. Le secteur pharmaceutique correspond par exemple à ces critères.

Notez enfin que pour une même personne (particulier comme entreprise), il est tout à fait possible de combiner différentes poches (court terme, moyen terme et long terme) dans une logique orientée projets.

Cet article ne doit en aucun cas s’apparenter à un conseil en investissement ou une recommandation d’acheter, de vendre ou de continuer à détenir un investissement. Astyrian Patrimoine ne saurait être tenu responsable d’une décision d’investissement ou de désinvestissement sur la base de cet article.