Epargne : le compte courant reste (malheureusement) un placement privilégié des Français
En 2022, les dépôts à vue représentent 544 milliards d’euros, selon les dernières données publiées par la Banque de France.

En matière d’épargne, le compte courant est un placement apprécié des Français. Environ 30 milliards d’euros ont été misés depuis le début de l’année. Selon les dernières données publiées par la Banque de France, les dépôts à vue représentent 544 milliards d’euros. C’est supérieur aux 491,8 milliards d’euros déposés sur le Livret A et sur le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), d’après les chiffres de la Caisse des dépôts et consignations arrêtés à fin juillet.
En moyenne, cela représente 18.430 euros sur les comptes courants de chacun des 29,5 millions de ménages français, selon les calculs de MoneyVox. C’était moins de 7.000 euros, il y a encore 15 ans. Sur le forum de MoneyVox, un internaute rapporte même que sa mère de 70 ans « laisse dormir » 160.000 euros de liquidités sur son compte courant. Autre exemple et pas des moindres : celui d’Emmanuel Macron. Dans sa dernière déclaration de patrimoine, publiée en décembre 2021, le chef de l’Etat, a précisé posséder 166.685,90 euros sur son compte courant joint du Crédit Mutuel. Soit quasiment un an de son salaire.
Conserver 3 à 6 mois de revenus de précaution
Il est souvent conseillé de conserver 3 à 6 mois de revenus de précaution en cas de difficultés financières. Au moment où l’inflation se rapproche des 6%, mieux vaut se sécuriser financièrement. De plus, hormis à la Macif ou chez Groupama, aucune banque ne rémunère les dépôts à vue. Laisser trop d’argent sur son compte courant, c’est la garantie de perdre encore plus de pouvoir d’achat.
« Le conseiller bancaire, par son devoir de conseil, doit orienter le client vers des produits qui lui évitent une dévalorisation trop importante de ses avoirs particulièrement dans ce contexte de forte inflation », précise Aurélien Soustre, représentant de la CGT-banques et assurances au Comité consultatif du secteur financier. Et de poursuivre : « Cela passe d’abord par de l’épargne réglementée sans risque (Livret A, LDDS, PEL…)».
Selon Cyril Blesson, macroéconomiste, « les comptes courants devraient voir leur encours augmenter encore de 32 milliards d’euros cette année et de 5,6 milliards d’euros seulement en 2023 ». Ensuite, à partir de 2024, il devrait y avoir le début d’une décollecte sur les dépôts à vue. Mais le mouvement pourrait être plus rapide à se matérialiser.