Cryptomonnaies : 611 bitcoins seront mis aux enchères le 17 mars
Dans le cadre d’une affaire de cybercriminalité, la justice a saisi 611 bitcoins, qui seront vendus aux enchères le 17 mars prochain et pourraient rapporter 26 millions d’euros à l’Etat.

L’Etat français pourrait toucher 26 millions d’euros en vendant des bitcoins. En effet, une vente aux enchères est organisée le 17 mars, dans le cadre d’une affaire judiciaire de cybercriminalité. La justice a saisi 611 bitcoins qui seront proposés lors de cette première vente aux enchères publiques judiciaire de cryptomonnaie, souligne Le Figaro. Une agence dépendant du ministère de la Justice et de celui de l’Économie, des Finances et de la Relance, a été mandatée par la justice pour vendre 610 bitcoins. « Un autre bitcoin provient d’une confiscation définitive d’une juridiction du sud de la France », précise Nicolas Bessone, directeur général de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc). C’est la première fois que la justice saisit les bitcoins d’un cybercriminel. Ils valaient environ 270.000 euros à l’époque de la saisie, le bitcoin étant évalué à 4.500 euros. Aujourd’hui, il en vaut dix fois plus.
L’Agrasc vend habituellement des villas, des voitures de sport ou encore des vêtements de luxe, qui appartiennent à des trafiquants ou des criminels, condamnés ou en cours de condamnation, explique le quotidien. L’Etat récupère ensuite le produit de la vente judiciaire : il est attribué au budget général ou à des fonds de lutte contre le trafic de stupéfiants, ou encore à des fonds de lutte contre le proxénétisme, en fonction du type d’affaires judiciaires. Il pourrait donc récupérer 26 millions d’euros. En cas de relaxe, l’argent serait restitué. Dans cette affaire, il a fallu s’organiser, et « quelques mois pour prendre le temps de bâtir une solution avec le choix de la maison de vente judiciaire Kapandji Morhange et une solution technique fiable pour garantir le transfert de ces bitcoins aux futurs adjudicateurs », explique Nicolas Bessone au Figaro. Le directeur général de l’Agrasc précise que « les fluctuations en cours n’ont pas d’incidence sur le calendrier de la vente ». La date a été choisie en fonction des ordonnances qui confient les mandats de vente.
Des lots de bitcoins pour attirer les enchérisseurs
La co-fondatrice de l’étude en charge de la vente, Ghislaine Kapandji, dirigera la séance le 17 mars. Deux coffres-forts numériques entièrement sécurisés ont été créés par pour entreposer le « cryptobutin », précisent nos confrères. « Nous avons choisi de réaliser deux vacations : la première le matin du 17 mars avec 437 lots de 0,11 à deux bitcoins pour assurer l’accès à un plus grand nombre d’enchérisseurs. La vacation de l’après-midi portera sur 44 lots de cinq à 20 bitcoins pour des investisseurs plus avertis », précise Ghislaine Kapandji. Les enchérisseurs passeront par le site Interenchères pour s’inscrire et une procédure spéciale a été mise en place.
Les mises à prix seront fixées « la veille de la vente », précise encore la co-fondatrice de la maison Kapandji Morhange. « Afin de susciter le feu des enchères, le prix de départ sera inférieur à la valeur estimée du bitcoin », ajoute-t-elle. Des ventes judiciaires de bitcoins réalisées à l’étranger ont donné lieu à des ventes adjugées au-dessus du prix de la cryptomonnaie sur le marché. Selon Le Figaro, le caractère sécurisé de la transaction via la vente judiciaire séduit les acheteurs, car les achats en ligne sont plus risqués. A noter, les frais s’élèvent à 14,28% TTC.