Comment jouer les cryptomonnaies sans subir la volatilité

Le trou d’air subi par le Bitcoin, l’Ethereum et d’autres cryptomonnaies ces derniers temps confirme l’extrême volatilité de cette classe d’actifs, aussi vite lynchée qu’encensée. Le déclic de ce reflux provient d’Elon Musk. Quelques mois après avoir annoncé l’achat de 1,5 milliard de dollars de bitcoins (BTC) pour la trésorerie de Tesla, le milliardaire se livrait à une descente en règle du Dogecoin, son concurrent, puis à une dénonciation véhémente du bilan environnemental de cette nouvelle classe d’actifs. Après un record de 64 870 dollars le 13 avril, le cours BTC piquait ainsi vers 35 000 dollars à la mi-mai, avant de se stabiliser vers 33 000 dollars le 8 juin.

Une utilité grandissante

Si les cryptomonnaies tanguent, la technologie sur laquelle elles reposent, autrement dit la blockchain, elle, poursuit son ascension. La raison : elle devient toujours plus indispensable, invisible mais incontournable. Le livre La Blockchain : vers un monde sans intermédiaires ?, publié chez La Plume Libre, l’explique fort bien. En un peu moins de cent pages, ce vademecum décortique avec des mots simples le fonctionnement de ces devises numériques et de leur écosystème, la blockchain ou chaîne de blocs. Leurs auteurs rappellent en des termes compréhensibles que ces créations digitales ne s’imposent pas seulement que pour nos opérations bancaires.

En effet, l’inviolabilité et l’impossibilité de falsifier ses lignes de codes dès leur minage, leur stockage sur un grand registre lui-même éclaté sur de multiples serveurs, sans autorité centrale, intéressent nombre d’acteurs économiques, publics et privés. Quoi de mieux que des blocs pour faire circuler en toute confidentialité un dossier médical entre divers praticiens ? Idem dans l’alimentation pour tracer en toute sécurité l’origine d’un produit et de tous ses ingrédients. Autant d’exemples que l’on peut répliquer dans l’assurance, les transactions immobilières, etc. 

Quelques titres adaptés face à la volatilité des cryptomonnaies

Certaines sociétés cotées en Bourse sont déjà positionnées pour profiter cet essor de la blockchain. Pour ceux qui sont averses au risque et à la volatilité extrême des cryptomonnaies, cela peut être une option intéressante d’investissement. A Paris, des valeurs exposées directement à cette technologie sont une denrée rare. The Blockchain Group (FR0011053636) qui accompagne les entreprises dans cette migration, est un exemple. Attention, à 1,671 euros, sa capitalisation plafonne à 55 millions (chiffre au 8 juin), avec des échanges moyens de moins de 200.000 titres. Plus connue des valeurs comme Atos, Capgemini ou Sopra-Storia pourront capter une grosse part du marché de cette bascule digitale. Tout comme les banques et assurances, en particulier la Société Générale qui ambitionne de devenir un fournisseur de technologies financières numériques. 

L’investisseur a néanmoins tout intérêt à regarder du côté des Etats-Unis où se trouvent Oracle (US68389X1054), Salesforce (US79466L3024), IBM (US4592001014) pour le secteur des ESN (Entreprises de Services Numériques). On peut aussi se tourner vers Coinbase, une plateforme d’échanges de cryptos récemment introduite en Bourse (US19260Q1076). Ceux qui souhaitent malgré tout ‘spieler’ sur les crypto peuvent se rabattre sur les premiers ETN (Exchange Traded Note) sur le BTC ou l’Ether. Plus facile d’accès que l’achat direct de cryptomonnaies, ces véhicules demeurent cependant eux aussi très volatiles, et impose donc la plus grande prudence.