Sébastien d’Ornano : « La vague de la gestion passive commence à peine »
Le président de Yomoni revient sur les tendances en matière d’investissements à travers des ETF. Le plongeon des marchés l’an passé n’a pas remis en question l’intérêt de cette gestion passive de plus en plus utilisée par les épargnants.
L’intérêt des investisseurs pour la gestion passive s’est-il confirmé en 2022 ?
Sébastien d’Ornano : Malgré un bilan boursier très compliqué l’an passé, l’appétence pour la gestion passive est restée très forte. Nous avons augmenté de 43% nos souscripteurs et réalisé une collecte nette de 250 millions d’euros. Yomoni commence à devenir une marque installée et reconnue comme un spécialiste de l’épargne notamment à travers des ETF (Exchange Traded Fund). Nous attirons de plus en plus de jeunes (20% de nos nouveaux clients ont moins de trente ans) et des investisseurs plus avertis. Nous sommes convaincus que la vague de la gestion passive commence à peine. Les investisseurs se rendent compte que cette forme de gestion, moins onéreuse et très diversifiante, constitue une bonne façon d’épargner. Deux tiers de nos clients effectuent des versements programmés. Ils ont surtout des horizons d’investissement long, avec 68% d’entre eux qui ont au moins dix ans devant eux.
Quelles ont été les performances de vos mandats ?
S. O. : Nous proposons 10 profils de gestion du moins au plus risqués (via PEA, assurance vie, compte-titres, PER). Nos mandats, comme l’ensemble du marché, enregistrent des performances négatives (jusqu’à -18,3% en 2022 pour l’enveloppe assurance vie sauf pour le premier profil investi uniquement en fonds en euros), ce qui nous place au milieu du peloton cette année. Mais la démonstration de nos résultats reste plus pertinente sur longue période. Depuis son lancement en 2015, Yomoni affiche une performance annualisée nette de tous les frais de 6% pour un profil dynamique. En se basant sur les données de performances de Morningstar, nous battons 95% des fonds patrimoniaux ayant un profil équivalent sur longue période.
L’offre de gestion passive se déploie-t-elle pour les épargnants ?
S. O. : Les acteurs traditionnels peinent encore souvent à proposer des ETF, pour lesquels leurs marges sont faibles voire nulles. Mais les plateformes en ligne en référencent plus désormais. Certains jeunes acteurs suivent la voie de Yomoni avec de la gestion sous mandat à travers uniquement des ETF en assurance vie ou via le plan d’épargne retraite. Les néo-courtiers dynamisent aussi ce marché en proposant des plans d’investissements en ETF. C’est une bonne chose pour les épargnants qui peuvent plus facilement accéder à cet instrument. Du côté de Yomoni, notre objectif consiste toujours à offrir la meilleure diversification au moindre coût. Dans le non-côté également : nous venons par exemple de donner accès au private equity (via Altaroc) et nous réfléchissons encore à étendre notre gamme de solutions.