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Société Générale présente son plan stratégique pour 2020

Parmi les points clés du plan stratégique de la Société Générale pour 2020, des suppressions de postes, une diminution du nombre d'agences et une accélération dans le digital.
La présentation du plan stratégique « Transform to Grow » par la Société Générale a suscité un enthousiasme mesuré chez les investisseurs. ©Istock

Comme cela avait été le cas pour BNP Paribas, la présentation du plan stratégique « Transform to Grow » par la Société Générale a suscité un enthousiasme mesuré chez les investisseurs.

Il est vrai que les perspectives de croissance de l’activité à l’horizon 2020 sont assez mesurées puisqu’il s’agit de récupérer 3,6 milliards d’euros de revenus supplémentaires en quatre ans, soit une croissance annuelle moyenne supérieure à 3%. Société Générale n’entend pas devenir une pure banque de détail mais veut rester un établissement diversifié.

Le réseau d’agence va donc diminuer pour passer de 2.000 à 1.700 en trois ans et l’accent sera mis sur les offres vers les clientèles à plus fort potentiel comme celle de la banque privée dont les revenus doivent progresser de 200 millions d’euros en quatre ans ou celle de la banque en ligne de la filiale Boursorama. L’activité réalisée auprès des entreprises et des professionnels devrait par ailleurs progresser de 400 millions d’euros d’ici 2020.

Accélération dans le digital

Pour s’adapter à un environnement en pleine mutation, la Société Générale va à son tour accélérer dans le digital. D’ici 2020, 80% des processus internes devraient ainsi être automatisés. Ces changements associés à un strict contrôle des dépenses devraient permettre à la banque d’augmenter les économies de 1,1 milliard d’euros à l’horizon 2020.

Pour mémoire, le plan de digitalisation lancé par BNP Paribas était un peu plus ambitieux puisqu’il vise 2,7 milliards d’économies récurrentes liées aux investissements digitaux à partir de 2020. Les deux établissements n’ont cependant pas tout à fait la même taille. Parallèlement, le coût du risque restera mesuré autour de 35 à 40 points de base en 2020, ce qui ne constitue pas une avancée majeure par rapport aux neuf premiers mois de 2017 où le coût n’aura été que de 25 points de base.

Notons que les objectifs assignés à l’activité de banque de détail ne sont pas non plus très agressifs puisqu’ils visent une progression annuelle des revenus légèrement supérieure à 1% mais la banque pourrait bénéficier d’un contexte plus favorable en cas de remontée des taux d’intérêts.

Si la feuille de route est respectée, la Société Générale estime pouvoir générer un bénéfice par action de 6,50 euros à l’horizon 2020 (3,12 euros sur les neuf premiers mois de 2017). Cette prévision serait capitalisée 6,6 fois sur la base des cours actuels, ce qui traduit une valorisation très modérée.

C’est toutefois le cas pour l’ensemble du secteur bancaire pour un certain nombre de raisons, notamment la persistance de taux d’intérêt bas qui pénalise les résultats de la banque de détail, l’arrivée de nouveaux concurrents sur ce segment ou encore les risques de procès.

A cet égard, la Société Générale est concernée par deux litiges (scandale du Libor et fonds souverain lybien) pour lesquels elle a provisionné 2,2 milliards d’euros sans garantie que cette somme sera suffisante.

Une hausse du taux de distribution des résultats

Les actionnaires devraient être plus étroitement associés aux performances de la Société Générale à l’avenir. La direction souhaite en effet hisser le taux de distribution des résultats à 50% en 2020 (48% en 2016), avec un plancher de 2,20 euros qui sera valable dès l’an prochain. Sur cette base, le rendement prévisionnel du titre ressort à un peu plus de 5%.

Notons enfin que la banque vise une rentabilité des fonds propres de 10% dans trois ans contre 9% sur les neuf premiers mois de 2017, avec un ratio prudentiel de solidité lié aux fonds propres de plus de 12% (11,7% à fin septembre 2017).

Au final, ces objectifs paraissent accessibles et confortent l’amélioration attendue des fondamentaux de la banque. Les marchés demandent encore à être convaincus si l’on en juge le recul de près de 7% du cours de Bourse depuis le début de cette année. Il est vrai aussi que la banque va devoir provisionner 400 millions d’euros dans ses comptes du quatrième trimestre dans le cadre de son plan de suppression de 900 postes supplémentaire, ainsi que 170 millions d’euros au titre de la surtaxe d’impôt sur les grandes sociétés françaises.
La faible valorisation semble toutefois tenir compte des risques qui pourraient encore peser sur le dossier, tandis que le rendement élevé constitue un rempart à la baisse.

Nous maintenons notre avis plutôt positif sur le titre

Les plus et les moins du dossier
+ une valorisation modérée
+ un rendement élevé
– des résultats freinés par les taux d’intérêts bas et les procès à répétition