Bourse – Action : Orpea, incontestable valeur de croissance

Orpea, leader mondial de la prise en charge des personnes dépendantes n’a pas dérogé à son statut de valeur de croissance en 2017, comme en atteste la progression de 10,5% de son chiffre d’affaires annuel (3,13 milliard d’euro), alimentée équitablement par la croissance interne (montée en puissance des établissements récemment ouverts et ouverture de nouveaux lits) et les acquisitions.
Rappelons que le groupe a été très actif à l’international avec les rachats de Spitex en Suisse, d’Anavita en Tchéquie et de Dr.Dr Wagner en Autriche, qui ont permis à l’activité internationale de bondir de 19% pour représenter 43% du total des facturations.
Le poids de l’international devrait continuer à grossir puisque Orpea a posé des premiers jalons au Brésil et au Portugal et a repris la société allemande Inoges au début de cette année.
Cette dynamique favorable s’est accompagnée d’une bonne résistance de la rentabilité puisque la marge brute d’exploitation avant loyers s’est maintenue à 27% du chiffre d’affaires malgré l’intégration des dernières acquisitions moins profitables.
Stratégie pertinente de détention immobilière
A périmètre constant, la marge aurait progressé de 0,4 point. Si l’on raisonne après loyers, la marge progresse de 0,8 point pour atteindre 17,8% du chiffre d’affaires grâce à la faible progression des charges locatives permise par une stratégie pertinente de détention immobilière. Orpea est en effet propriétaire d’une bonne partie de des murs de ses établissements (45% contre 39% à la fin de 2016) et comme le coût de la dette reste malgré tout bien maîtrisé (il continue même à baisser), les frais financiers n’augmentent pas trop vite pour autant, si bien que le bénéfice ajusté a pu progresser de 11,4% pour atteindre 198 millions d’euros.
Notons que l’endettement financier du groupe, bien que conséquent à 4,41 milliards d’euros, ne soulève aucune inquiétude dans la mesure où il est largement couvert par la valeur du patrimoine immobilier, estimé à 4,97 milliards d’euros. Avec un ratio d’endettement net sur excédent brut d’exploitation de 2,1 retraité de l’immobilier, Orpea peut donc poursuivre sans difficulté sa stratégie d’acquisitions sans apeurer les banques qui lui autorisent un ratio de 5,5 fois.
Fortes ambitions à l’international
Et les projets ne manquent pas, notamment à l’international où Orpea a encore de fortes ambitions en ciblant, comme toujours, les zones à fort pouvoir d’achat. Rien ne presse toutefois puisque le pipeline est déjà bien rempli. Le groupe possède un réservoir de croissance portant sur plus de 13.000 lits (83% à l’international) qui va continuer d’alimenter de façon soutenue sa croissance organique sur au moins 4 à 5 ans. L’objectif de 3,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour cette année apparait dans ces conditions plus que crédible, tout comme celui visant une marge brute d’exploitation au moins égale à celle de 2017. Hors acquisitions, la croissance du chiffre d’affaires devrait dépasser 4% sur les deux prochaines années, mais il est très probable que de nouveaux rachats de sociétés seront annoncés dans les prochains mois.
En Bourse, l’action Orpea peut paraître bien valorisée à plus de 25 fois les profits attendus cette année, mais la visibilité est particulièrement bonne en ce qui concerne les perspectives à un horizon de 5 ans, ce qui est rare. La direction ne semble pas inquiète d’un retour de l’inflation. Au contraire puisque les prix des journées dans ses établissement sont indexés sur les prix alors que ses coûts sont maîtrisés du fait de la détention d’une bonne partie de l’immobilier et de la bonne gestion du coût de la dette. Ce dernier, qui était de 3,1% en 2017, va d’ailleurs continuer de baisser pour tomber à 2,9% en 2024, ce qui permet de relativiser les craintes de remontée des taux d’intérêt, du moins à court terme.
L’opinion de la rédaction sur le titre Orpéa : Notre avis est plutôt positif
Les plus et les moins du dossier :
+ un marché porté par le vieillissement de la population
+ un savoir-faire reconnu en matière d’acquisitions
– une valorisation un peu élevée