Bourse : ces trois risques qui pourraient saper l’élan du CAC 40
Après les craintes liées au pétrole, les marchés actions reviennent à la normale. Si les investisseurs restent favorables aux actions européennes, ils surveillent de très près les données en provenance des Etats-Unis et l’évolution de risques majeurs comme le Brexit.

Deux baisses de taux valent mieux qu’une. Si les derniers chiffres publiés montrent que l’économie américaine se porte plutôt bien, la Fed estime que des risques extérieurs pourraient assombrir le tableau. Tout comme l’OCDE qui a réduit sa prévision de croissance mondiale à 3,2 % pour cette année, le plus bas chiffre depuis 2008. D’où, sa décision mercredi 18 septembre de baisser son taux directeur d’un quart de point, moins de deux mois après un repli similaire, le 31 juillet dernier. Les marchés américains et européens ont salué de geste.
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Une décision qui est intervenue après un début de semaine marqué par une flambée des cours du brut. Et un ‘orage parfait’ à Wall Street, selon les mots du Financial Times, c’est-à-dire une brusque flambée des taux de refinancement des banques américaines imposant l’injection de cinquante-trois milliards de dollars dans la journée par une Fed accusée de perdre le contrôle des marchés de taux… La veille de la réunion de son comité directeur. Les raisons de ce stress ? Une panne de liquidités des banques américaines sollicitées par leurs entreprises clientes pour règle leurs impôts et la flambée du pétrole.
Un automne meurtrier ?
Autant d’éléments qui suggèrent un automne 2019 aussi meurtrier que celui de l’an dernier ? Non, mais l’investisseur devra tabler sur de soudaines hausses de volatilité même si un autre ‘orage parfait’ demeure peu probable. Tout comme un maintien durable des cours du pétrole au-delà des soixante-dix dollars le baril. Toutefois, l’ampleur des stocks, l’existence d’infrastructures relais et la possibilité d’un redémarrage rapide ramènent les cours vers des niveaux plus raisonnables : sous les 65 dollars vendredi matin après un pic au-delà de 70 dollars, lundi 16. Tant pis pour le secteur parapétrolier : ce regain de tension n’accélérera pas la reprise des forages-prospection ailleurs. Le coup de mou des marchés aura cependant permis aux plus audacieux de se renforcer à bon compte sur des valeurs dépendantes au brut tel l’aéronautique, le transport aérien ou la chimie.
Premiers effets de la guerre commerciale
Si l’économie américaine semble pouvoir repousser la récession à 2021, son secteur manufacturier et ses exportations montrent quelques signes préoccupants dus à la guerre commerciale contre la Chine. Ses premiers effets de font déjà sentir sur des biens intermédiaires en hausse. Sans oublier une baisse de la croissance chinoise. Malgré une poursuite des négociations, cette crise pourrait devenir, selon certains, une guerre froide. À moins que l’inflation causée par la hausse des droits de douane américain ne sape le pouvoir d’achat des ménages avant leurs achats de Noël.
En Europe, l’option d’un Brexit sans accord et la faiblesse de la croissance demeurent au cœur des préoccupations. Jusqu’aux Etats-Unis ou l’inconnue britannique explique pour partie la frilosité des investissements, et certaines sorties sur des fonds actions. Autant d’éléments qui plaident en faveur des titres défensifs au détriment des cycliques, des valeurs de croissance plutôt que de rendement, et surtout, celles qui disposent d’une forte exposition internationale. Parmi les secteurs à privilégier figurent ceux des utilités ou services aux collectivités comme le traitement de l’eau et des déchets ou la restauration collective, la distribution (et Casino contraint d’accélérer son plan de cessions), l’alimentation-nutrition, la santé.