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Coronavirus : les fleurons de la cote lancent des avertissements en série

De nombreux grands groupes du CAC 40 ont prévenu les marchés qu’ils ne tiendraient pas leurs objectifs annuels et qu’ils revoyaient à la baisse les investissements programmés. En cause bien sûr, les conséquences de la pandémie.

Le Libor, qui a incidence sur des produits financiers, dont certains prêts aux ménages, ne sera plus mis à jour pour la plupart des devises.

Airbus, Saint-Gobain, Total, Vinci… Plusieurs géants français, en particulier dans l’industrie, ont prévenu lundi 23 mars qu’ils ne seraient pas en mesure de respecter leurs objectifs pour 2020 ou devraient réduire drastiquement leurs investissements face à la crise du coronavirus et ses conséquences.

« Nous avons annulé nos prévisions 2020 en raison de la volatilité de la situation », a ainsi indiqué Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus, dans un communiqué.

L’avionneur, qui a aussi renoncé à verser un dividende à ses actionnaires pour 2019, a été le premier grand groupe français lundi à annoncer qu’il revoyait ses prévisions face à la crise sanitaire mondiale du coronavirus. Il a notamment dû suspendre plusieurs jours sa production en France et en Espagne.

Les annonces se sont ensuite multipliées au sein du CAC 40, donnant une idée des effets considérables de la pandémie sur l’économie française.

Dans le bâtiment, Vinci a prévenu qu’il ne ferait pas, comme prévu auparavant, progresser ses revenus et ses bénéfices cette année.

Symbole des effets multiples et en cascade du Covid-19, le groupe est à la fois affecté sur ses chantiers et dans les aéroports qu’il exploite à travers le monde. Les premiers sont pour l’essentiel interrompus en France, tandis que les seconds pâtissent des interdictions de voyager et ont vu leur trafic chuter de près de moitié depuis le début mars.

Des investissements revus à la baisse

Dans le même ordre d’idée, les « situations diffèrent fortement d’un pays à l’autre » pour Saint-Gobain, autre géant de l’industrie à avoir annulé ses prévisions pour 2020. Il prévoyait jusque-là une progression de son bénéfice d’exploitation.

Le spécialiste des matériaux de construction voit la situation s’améliorer en Chine, point de départ de la pandémie, où ses usines sont reparties, mais va devoir plus globalement réduire ses investissements de manière drastique. Il reporte « tous les projets possibles prévus pour les prochains mois ».

D’autres grands groupes se montrent aussi contraints de réduire la voilure.

Vinci va ainsi limiter ses dépenses dans les aéroports et, surtout, le géant de l’énergie Total a annoncé une réduction de plus de 20% de ses investissements.

Total est, en plus du coronavirus, confronté à une chute des cours du pétrole. Il va diminuer ses investissements de trois milliards d’euros et geler dès maintenant l’essentiel de ses recrutements.

Des trésoreries sécurisées

Toujours dans le CAC 40, un autre groupe exposé à l’énergie, l’équipementier Schneider Electric, a aussi prévenu que ses prévisions n’étaient plus d’actualité pour 2020.

Ces objectifs « ne sont plus pertinents et sont donc suspendus », a déclaré dans un communiqué le groupe, qui avait déjà fait état de prévisions prudentes en février vu son exposition à la Chine.

Schneider Electric va « continuer à se concentrer sur la génération de trésorerie pour renforcer encore sa solidité financière et son bilan », promet-il.

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De fait, l’ensemble de ces grands groupes ont pris soin lundi de rassurer sur leur solidité financière, plusieurs d’entre eux annonçant avoir emprunté de l’argent à grande échelle.

Airbus a ainsi obtenu une nouvelle ligne de crédit et dispose maintenant de 30 milliards d’euros de liquidités, contre 20 milliards précédemment.

L’ensemble de ces annonces contribuait à une nouvelle chute du CAC 40, qui s’était brièvement repris juste avant le week-end au sortir d’une semaine catastrophique.