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La Bourse de Paris, de nouveau préoccupée par la propagation de l’épidémie

Retour de balancier pour la Bourse de Paris qui est focalisée aujourd’hui sur la poussée de l’épidémie sur le continent américain. Le CAC 40 perdait plus de 1,6% dans la matinée.

crise boursière
Crédit: iStock.

L’indice phare de la Bourse de Paris se repliait de plus de 1,6% en début de matinée, à 4.937 points, les nouveaux pics de cas liés au coronavirus prenant le pas sur les espoirs de reprise économique.

La veille, la Bourse de New York avait terminé dans le vert, et le Nasdaq établi un record pour la deuxième séance consécutive.

Après l’embellie de l’indicateur avancé PMI hier, entretenant l’espoir d’une reprise économique dans l’Hexagone, le climat des affaires en France s’est redressé « très nettement » en juin dans la foulée du déconfinement, enregistrant un rebond historique, tout en restant dégradé.

« Nous allons devoir nous habituer à naviguer dans un environnement économique qui va être marqué par des chiffres atteignant des extrêmes dans les mois à venir du fait de l’anomalie qu’a représenté le confinement du point de vue de l’activité économique », commente Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

« Cette mise en garde sur l’interprétation des données économiques vaut également pour l’indice Ifo allemand » qui sera publié dans la matinée, indique-t-il.

Nombreux sont les observateurs qui pointent du doigt la décorrélation entre les fondamentaux économiques et la valorisation des marchés du moment, certains évoquant « un risque de bulle ».

Une bulle qui « peut aller encore plus loin que celle constatée en 2000 étant donné le soutien financier, inégalé historiquement, fourni par la Fed », la banque centrale américaine, écrit Vincent Boy, analyste marché chez IG France.

Poussée préoccupante de l’épidémie aux Etats-Unis

Les marchés sont tiraillés depuis des jours entre les craintes sanitaires et les espoirs de reprise économique.

« L’optimisme de la réouverture des économies et les liquidités à un coût historiquement bas, favorisent l’investissement massif sur les actions et les marchés financiers en général », résume M. Boy.

Pourtant sur le plan sanitaire, la pandémie de Covid-19, qui a fait plus de 475.000 morts dans le monde, continue de se propager sur le continent américain et connaît des résurgences de foyers localisés en Europe, illustrés par le reconfinement mardi de deux cantons allemands.

Aux Etats-Unis, les deux prochaines semaines seront « critiques » pour répondre à une poussée « préoccupante » de l’épidémie de Covid-19, a mis en garde le Dr Anthony Fauci, immunologiste en chef de la Maison Blanche.

En Amérique latine et aux Caraïbes, le bilan a dépassé les 100.000 morts, dont plus de la moitié au Brésil.

Les Technos toujours à la fête

Dans le sillage de leurs homologues américaines, les valeurs technologiques avaient encore le vent en poupe. STMicroelectronics montait de 1,19% tandis qu’Atos (+ 0,93%) était confiant dans sa capacité à parvenir à une croissance annuelle de ses ventes de « 5 à 7% » à moyen terme, d’ici quatre ou cinq ans.

Thales cédait 0,90% alors que Thales Alenia Space fournira les deux premiers éléments de la future station spatiale privée développée par la société américaine Axiom Space.

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Groupe ADP lâchait 0,93%, son patron ayant affirmé à l’AFP que le gestionnaire aéroportuaire « extraordinairement secoué » par le Covid-19 « n’est pas en danger » mais que « la nouvelle donne allait poser la question d’un nouveau dimensionnement ».

Air France-KLM perdait 1,29% : le SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes d’Air France, va signer un accord de rupture conventionnelle collective prévoyant le départ volontaire d’ici fin 2020 d’environ 400 pilotes de la compagnie tricolore, soit près de 10% des effectifs de pilotes.

OL Groupe progressait de 3,23%. La holding contrôlant l’Olympique lyonnais a annoncé que ses financeurs avaient donné leur accord de principe sur le versement d’un important prêt de 92,6 millions d’euros pour l’aider à traverser la crise.