La Bourse de Paris repart à la hausse, portée une nouvelle fois par la BCE
La volatilité est de retour sur les marchés. Le CAC 40 a clôturé la séance en hausse (+ 0 ,97%) après son plongeon d’hier, et un début de séance dans le rouge. Les marchés ont été rassurés par les gestes de la BCE envers la Cour constitutionnelle allemande pour mettre un terme au litige qui les oppose. Le FMI a averti du risque d’une chute des marchés jugés « déconnectés » de la réalité.

La Bourse de Paris a fini la séance en hausse, soulagée par l’action de la Banque centrale européenne et malgré une situation sanitaire toujours préoccupante. Le CAC a gagné 0,97%, à 4.918,58 points.
La cote parisienne a pourtant évolué dans un premier temps dans le rouge, toujours marquée par le regain des incertitudes sanitaires et par le risque d’une escalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et l’Union européenne.
« Le marché a réussi à inverser la tendance grâce à la BCE », estime Andrea Tuéni, analyste chez Saxo Banque.
L’institution européenne a « semblé vouloir avancer » dans le litige qui l’oppose à la Cour constitutionnelle allemande, estime M. Tuéni.
Dans les minutes de sa dernière réunion, publiées sur son site internet, la BCE défend que les rachats d’actifs décidés en 2015 et lors du plan d’urgence de 2020 sont « des mesures proportionnées » pour aider l’économie et permettent de « poursuivre l’objectif de stabilité des prix » avec des garanties « suffisantes ». C’est une réponse indirecte, et sans le nommer, à l’arrêt début mai de la Cour constitutionnelle allemande.
La BCE a également annoncé « des facilités de liquidité pour les banques centrales hors zone euro » relève Andrea Tuéni, qui sera actif jusqu’à fin juin 2021.
Risque d’une sévère correction des marchés selon le FMI
Les risques n’ont pas disparu pour autant, et le Fonds monétaire international a averti jeudi du risque d’une sévère correction sur les marchés jugés « déconnectés » de la réalité.
« C’est une réalité qu’on observe », confirme Andrea Tuéni mais « il faut souligner le soutien infaillible des banques centrales, déjà bien présentes avant la crise. Elles injectent énormément de liquidités sur les marchés et il faut bien que cette liquidité aille quelque part. »
Les préoccupations sont plus d’ordre sanitaire alors que pour la « première fois depuis des mois, l’Europe connaît une augmentation du nombre de cas hebdomadaires de Covid-19, notamment dans onze pays », a prévenu l’OMS.
Aux Etats-Unis, le gouverneur du Texas a annoncé mettre en « pause » le processus de déconfinement en cours dans son Etat. Le nombre de nouvelles infections quotidiennes s’est rapproché mercredi de ses niveaux record, avec près de 36.000 cas en 24 heures.
La maladie est « une épée de Damoclès » pour les marchés tant qu’« un traitement qui fonctionne ou un vaccin » ne sont trouvés, juge M. Tuéni.
Ces deux tendances opposées font hésiter la Bourse, incapable de terminer deux fois de suite dans la même direction depuis six séances.
Les indicateurs du jour ont également été ambivalents. Aux Etats-Unis, la baisse du nombre de nouveaux inscrits au chômage a été moins forte qu’attendue, tandis que les commandes de biens durables ont bondi de 15,8% en mai, alors que le consensus tablait sur une hausse de 11,6%.
Sur le plan des valeurs, Wordline a guidé le CAC 40 avec un bond de 6,04%, alors qu’Outre-Rhin son concurrent Wirecard, empêtré dans un scandale financier, a déposé le bilan.
Peugeot a gagné 1,43% après que ses actionnaires ont conforté lors de leur assemblée générale annuelle la fusion avec Fiat Chrysler (FCA).