Les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis dopent la Bourse de Paris
La Bourse de Paris est sortie de sa léthargie du début de semaine pour s’envoler. Le CAC 40 s’est adjugé 2,49% pour s’établir à 5.049,38 points. Mais la progression de la pandémie pourrait contrarier ce scénario.

Le CAC 40 a connu une séance euphorique porté par les très bons chiffres de l’emploi aux Etats-Unis. Il s’est adjugé 2,49%, et est repassé au-dessus de la barre des 5.000 points, pour clôturer à 5.049,38 points.
L’économie américaine a une nouvelle fois fait la preuve de sa capacité de rebond. Elle a créé 4,8 millions d’emplois au mois de juin, ce qui établit un nouveau record sur un mois, grâce à la réouverture des commerces, des bars et des restaurants. En conséquence, le taux de chômage est retombé à 11,1% contre 13,3% en mai. Les analystes tablaient sur un taux de 12,6%.
Ce chiffre est encore trois fois supérieur à celui en vigueur avant la pandémie en février (+ 3,5%), et on est loin « d’un retour à la normale alors que près de 20 millions d’emplois ont été détruits au mois d’avril » fait remarquer Vincent Boy, analyste marchés chez IG France.
D’autre part, « 2,8 millions des 4,8 millions d’emplois créés l’ont été dans des secteurs très exposés à de nouvelles fermetures et au ralentissement de la réouverture », comme le loisir, l’hôtellerie et la restauration, remarque Neil Wilson, analyste de Market.com.
Ce chiffre est d’autant plus surprenant que l’épidémie n’est toujours pas maîtrisée outre-Atlantique, et que le nombre de personnes contaminées croit tous les jours. Des mesures de restriction ont été ainsi réinstaurées dans plusieurs Etats du sud.
Les marchés semblent ne pas s’en inquiéter, et ils ne se focalisent que sur la reprise économique en cours. Peut-être parient-ils également sur la découverte prochaine d’un vaccin tant les laboratoires concernés donnent l’impression d’avancer à grand pas.
Le plan de relance européen avance
Autre soutien des marchés, le plan de relance de l’Union européenne d’un montant de 750 milliards d’euros avance. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et la chancelière allemande, Angela Merkel, ont appelé leurs partenaires européens à parvenir à un accord rapide. « Ce serait bien d’arriver à un accord en juillet. Si nous avons besoin de plus de temps, ce ne serait pas la bonne option, mais nous devrions continuer à travailler », a déclaré Mme Merkel.
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Les valeurs les plus pénalisées par la crise ont profité de ce rebond. Au premier rang desquelles les valeurs bancaires. BNP a gagné 5,43%, Société générale 5,50% et Crédit Agricole 4,46%.
D’autres valeurs affaiblies en ont également bénéficié comme le groupe hôtelier Accor (+ 4,91%) ou le sidérurgiste ArcelorMittal (+ 5,47%).
A l’inverse, les valeurs technologiques ont fait une pause, à l’image de Worldline presque stable (+ 0,05%) et Capgemini qui a cédé 0,10%, seule baisse du CAC 40.