Se connecter S’abonner

Remaniement: les dossiers économiques qui attendent Jean Castex

Le nouveau Premier ministre a déclaré vouloir s’attaquer rapidement aux dossiers sensibles. Parmi eux, la relance économique ou encore la réforme des retraites.

(AP Photo/Francois Mori)/XFM103/20186582437920//2007041815

En matière d’économie, le successeur d’Edouard Philippe a du pain sur la planche. Il va devoir finaliser le plan de relance économique et réformer le régime des retraites. Samedi 4 juillet, au lendemain de sa nomination au poste de Premier ministre, Jean Castex s’est rendu sur le site d’une usine de semi-conducteurs dans l’Essonne, soutenue par l’Etat. Là, le chef du gouvernement a rappelé que « l’objectif de l’Etat, c’est de voir dans le cadre du plan de relance, de reconstruction et des conséquences que l’on va tirer de cette crise comment ne pas simplement agir sur le court terme »

Si, dès maintenant, il est important d’« éviter le maximum de licenciements », Jean Castex met également l’accent sur la nécessité d’« assurer les fondements d’une relocalisation, d’un maintien durable des emplois industriels et exposés à la concurrence dans notre pays ». Alors, pour relancer la machine économique, le Premier ministre mise sur un « pack » Etat, collectivités territoriales. 

700 000 jeunes

Un défi d’autant plus compliqué que la France devrait, à cause de la crise du coronavirus, être confrontée à un taux de croissance négatif de plus de 10%, à un taux de chômage qui pourrait dépasser cette barre et à un déficit public flirtant avec les 10% du PIB, contre 3% en 2019. Quant à la dette, la Banque de France estime qu’elle atteindra 119% du PIB, soit près de 40 000 euros par Français.

A LIRE >> Coronavirus : le secteur du bâtiment s’attend à la perte de 120 000 emplois

Sur le front de l’emploi, Jean Castex sera confronté, dès le mois de septembre, à l’arrivée de 700 000 jeunes sur le marché du travail marqué par la multiplication des plans sociaux. Le gouvernement pourrait envisager des primes à l’embauche, c’est-à-dire des baisses de charge pour l’embauche d’un jeune diplômé, mais la mesure ne fait pas l’unanimité.

« Un nouvel agenda social »

Le Premier ministre va également devoir plancher sur les moyens pour restaurer la compétitivité après la crise du coronavirus, qui a mis en lumière la dépendance industrielle du pays. Pour avancer sur le nouveau chemin prôné par Emmanuel Macron, le levier de la baisse des impôts de production sur le chiffre d’affaires des entreprises pourrait être actionné. Ils sont sept fois plus élevés en France qu’en Allemagne.

Parallèlement, le gouvernement s’apprête à relancer l’épineux dossier de la réforme des retraites. « La crise a aggravé fortement le déficit de nos régimes de retraite. Je souhaite reprendre le dialogue avec les partenaires sociaux, c’est indispensable », a déclaré Jean Castex dans une interview publiée le dimanche 5 juillet par le JDD. Ce dossier, il souhaite le régler « à court terme ». Alors, il va falloir « fixer un nouvel agenda social » et espérer un « compromis, qui n’est pas une compromission », pour sauver les régimes de protection sociale.