La Bourse de Paris de nouveau en proie aux doutes en raison de l’accélération de la pandémie
Le CAC 40 a cédé 1,21% aujourd’hui. Les inquiétudes sur la propagation de la pandémie aux Etats-Unis ont pris le dessus sur l’attentisme dont faisaient preuve les marchés à une semaine du début de la saison des publications semestrielles.

La Bourse de Paris a enchaîné une troisième séance de baisse. Le CAC 40 a cédé 1,21%, à 4.921,01 points, reculant dans la dernière heure de la cotation dans le sillage de Wall Street, inquiète de la situation sanitaire.
« Les marchés américains s’inquiètent de la reprise du nombre de nouvelles contaminations de Covid-19 », explique Waldemar Brun-Theremin, gérant de Turgot Asset Management.
Les Etats-Unis, pays le plus touché par la pandémie, n’arrivent pas à contenir la propagation du virus et le nombre de nouveaux cas quotidien continue de battre des records, notamment dans les Etats du Sud comme la Floride.
Mercredi, le nombre de cas de Covid-19 officiellement enregistrés aux Etats-Unis a dépassé le cap des trois millions.
« C’est le fait que le marché monte alors que la situation sanitaire ne s’améliore pas et freine l’activité économique qui serait étonnant », détaille M. Brun-Theremin.
Le mouvement aux Etats-Unis a été le détonateur après une séance calme, en témoigne le faible volume d’échange à 2,9 milliards d’euros.
Les marchés européens ne bénéficiaient pas de la tendance à la hausse en Chine et dans une moindre mesure, aux Etats-Unis ces derniers jours et restaient en attente des annonces des résultats d’entreprises, qui vont s’accélérer à partir de la semaine prochaine.
La différence de dynamique avec les autres places mondiales s’explique par « le poids du secteur technologique » plus important aux Etats-Unis et en Chine, mais aussi car « les actions des gouvernements et des banques centrales sont jugées plus fortes et plus crédibles par les investisseurs », développe Guillaume Garabedian, responsable de la gestion conseillée au sein de Meeschaert Gestion Privée.
Le plan de relance européen discuté la semaine prochaine
Autre rendez-vous important en Europe, « le sommet entre les pays membres de l’Union européenne les 17 et 18 juillet, qui pourraient jouer le rôle d’un catalyseur » pour les marchés en cas d’issue positive.
La réunion porte sur l’adoption à l’unanimité du plan de relance de 750 milliards d’euros proposé par la Commission européenne, ainsi que du budget à long terme de l’UE (2021-2027) d’un montant de 1.100 milliards.
« La possibilité de lever des capitaux par le levier d’émission de dettes mutualisées financerait un plan de relance plus massif que les plans dans chaque Etat », relève M. Garabedian.
Sur le plan des indicateurs, les Etats-Unis ont enregistré 1,314 million de nouvelles inscriptions au chômage en une semaine, en baisse par rapport à la semaine précédente et un peu moins qu’attendu par les analystes.
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Peu de valeurs ont su résister au renversement de la tendance. Capgemini a maintenu une belle hausse de 2,41%, profitant des résultats meilleurs que prévu de l’éditeur de logiciels allemand SAP, tout comme Atos dans une moindre mesure (+0,13%). Le luxe, valeur défensive, a également bien tenu : Kering a gagné 1,32% et LVMH 0,29%.
BioMérieux a plongé de 4,62%, le groupe ayant suspendu ses objectifs 2020 « compte tenu du manque de visibilité sur l’évolution de la crise sanitaire ».