Le CAC 40 dégringole pénalisé par la montée des tensions entre la Chine et les Etats-Unis
L’indice phare de la place parisienne cédait plus de 2% en début de matinée. Il était pénalisé par la montée des tensions diplomatiques entre la Chine et les Etats-Unis, et par les premiers effets des mesures de reconfinement partiel prises dans certains Etats américains sur l’activité économique. Les publications de résultats semestriels continuent, et elles réservent peu de « bonnes surprises » aujourd’hui.

Le CAC 40 dégringolait de plus de 2% en début de matinée, repassant sous le seuil des 5.000 points, à 4.930 points, l’escalade de tension entre les deux premières économies mondiales n’incitant pas les acheteurs à prendre de risque.
« L’ordre de fermer le consulat américain de Chengdu, couplé à la montée de la rhétorique anti-Chine parmi les décideurs américains engendre une nouvelle vulnérabilité sur les marchés en cette fin de semaine (…) », observe Michael Hewson, analyste pour CMC Markets.
La Chine a ordonné vendredi la fermeture du consulat des Etats-Unis dans la grande ville de Chengdu (sud-ouest), trois jours après la décision américaine de fermer le consulat de Chine à Houston considéré par Washington comme « plaque tournante de l’espionnage » chinois et « du vol de propriété intellectuelle » américaine.
Les tensions sino-américaines, déjà alimentées par les différends commerciaux et les accusations mutuelles sur l’origine du Covid-19, étaient montées d’un cran ces dernières semaines avec l’imposition par Pékin d’une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong.
Par ailleurs, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage ont progressé pour la première fois depuis leur lente décrue entamée début avril aux Etats-Unis.
« De nouvelles augmentations d’inscriptions hebdomadaires au chômage dans les deux à trois semaines prochaines (…) jetterait à nouveau une ombre sur le scénario très optimiste d’une reprise en V », à savoir un redressement aussi vif de l’économie que la contraction a été brutale, selon M. Hewson.
Peu de valeurs surnagent
Côté valeurs, Thales abandonnait 2,13% : le groupe de technologie et de défense prévoit un rebond « significatif » du chiffre d’affaires au second semestre après avoir vu son bénéfice net et ses ventes plonger au premier semestre.
Dassault Aviation régressait de 2,66% après avoir enregistré un bénéfice net en chute de 87%. Son PDG Eric Trappier observe une « remontée forte de l’activité aérienne » dans l’aviation d’affaires ces dernières semaines.
Worldline enregistrait la plus forte baisse du CAC 40 (- 5,80%), dans le sillage du repli des valeurs technologiques américaines.
Airbus se repliait de 2,88% après la mise en conformité du géant de l’aéronautique avec les règles de l’OMC dans le vieux conflit commercial qui l’oppose à Boeing.
GL Events était lourdement sanctionné (- 9,17%) son activité s’étant effondrée au deuxième trimestre.
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Compagnie des Alpes s’effritait de 0,73%, son activité s’est effondrée de 92,5% au troisième trimestre 2019-2020 mais s’améliore régulièrement dans les parcs depuis leur réouverture.
Guerbet était pénalisé (- 3,85%) pour son chiffre d’affaires en baisse de 9,2% mais le groupe constate en juin « des signes encourageants de reprise ».
Stef cédait 0,72% après avoir vu ses ventes plonger de 19,2% au deuxième trimestre.
OL Groupe prenait 0,91%. La holding qui chapeaute l’Olympique lyonnais, reste confiante dans sa capacité à atteindre ses objectifs financiers à l’horizon 2023/2024 « si la crise sanitaire actuelle est résolue à court terme ».
Gecina avançait de 2,70% grâce à un bénéfice quasi stable au premier semestre.
Lisi montait de 4,42%, se montrant prudent sur ses prévisions pour le reste l’année après un chiffre d’affaires amputé de moitié au deuxième trimestre de son exercice.