La Bourse de Paris tente de se reprendre mais reste prudente
Après la dure séance de la veille, le CAC 40 se reprenait légèrement en début de matinée. Mais les investisseurs restent préoccupés par les signaux de dégradation de l’économie et les résultats semestriels mitigés des sociétés. Dans ce panorama morose, BNP Paribas s’illustre.

La Bourse de Paris tentait de se reprendre après une séance difficile la veille même si le poids des résultats et des indicateurs affectés par la crise se fait toujours sentir. Le CAC 40 s’adjugeait 0,75% en début de matinée.
Les publications de PIB au deuxième trimestre se suivent et se ressemblent avec chaque fois une chute historique au rendez-vous, à l’instar d’abord des Etats-Unis et de l’Allemagne, entrés officiellement en récession jeudi, et de la France vendredi avec une chute de son PIB de 13,8%.
L’économie mondiale est ainsi désormais frappée de plein fouet par le coronavirus alors que les bilans humains continuent de s’alourdir notamment en Amérique latine, où le Mexique a dépassé le Royaume-Uni en nombre de décès.
« Les marchés européens ont chuté lourdement hier affectés par les craintes au sujet de la reprise économique », a souligné Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.
Selon lui, les investisseurs réalisent « que toutes les informations laissant redouter une seconde vague vont rendre beaucoup plus compliqué » un rebond très net de l’économie, « en particulier aux Etats-Unis où le marché de l’emploi semble faire une pause ».
La croissance de la zone euro attendue un peu plus tard dans la matinée ne devrait pas s’en sortir beaucoup mieux.
En Chine, l’activité dans l’industrie manufacturière s’est inscrite en juillet à son plus haut niveau depuis quatre mois, signe du redémarrage de l’activité dans le pays.
BNP Paribas s’en sort bien
La cote était par ailleurs toujours rythmée par un intense flux de publications de sociétés, qui portent là encore les séquelles du coronavirus.
Legrand s’installait sur la dernière marche de l’indice CAC 40 avec un recul de 3,43%, alors que le groupe a vu son bénéfice net amputé d’un tiers ces six premiers mois du fait de la crise sanitaire.
Saint-Gobain s’enfonçait aussi de 3,35% après être passé dans le rouge au premier semestre, pénalisé par des dépréciations d’actifs au Royaume Uni.
Lagardère plongeait de 7,32%. Le groupe est tombé dans le rouge au premier semestre, prenant de plein fouet la crise.
La baisse était au rendez-vous aussi pour L’Oréal (- 0,77%), EssilorLuxottica (- 1,99%) et Eutelsat (- 4,51%) ou encore Air France-KLM (- 3,93%) pas non plus épargnées par la crise sanitaire.
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La cote a toutefois connu aussi quelques bonnes surprises, à l’instar de BNP Paribas qui a pris la tête de l’indice CAC 40 (+ 4,13%). La banque a traversé sans dommage le deuxième trimestre, marqué par le confinement, avec un bénéfice net certes en recul mais à plus de 2 milliards d’euros, le rythme de ses activités de marché s’étant intensifié avec la crise.
Engie montait également de 1,93% alors que le groupe a annoncé son intention de recentrer son activité en accélérant son développement dans les renouvelables et les infrastructures.
Sur le SBF 120, Korian décollait de 6,38%, porté par une progression de son chiffre d’affaires de 4,4% au deuxième trimestre, en dépit du « gel complet de l’activité sanitaire en Italie ».