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Bourse : le fonds souverain norvégien a limité la casse au premier semestre

Le fonds souverain norvégien, le plus gros du monde, a perdu 18 milliards d’euros au premier semestre, un moindre mal au regard de la paralysie de l’économie mondiale et de la baisse des marchés bousiers sur la période en raison de l’épidémie de Covid-19.

Crédit: iStock.

Le fonds souverain de la Norvège, le plus gros du monde, a perdu 188 milliards de couronnes (18 milliards d’euros) au premier semestre sur fond de paralysie de l’économie mondiale en raison de l’épidémie de Covid-19, a annoncé la Banque de Norvège.

Alimenté par les revenus pétroliers de l’Etat norvégien, le fonds a été pénalisé par la chute des actions, qui représentent l’essentiel (69,6%) de ses placements : celles-ci ont reculé de 6,8% sur les six premiers mois.

Au 30 juin, le fonds pesait 10.400 milliards de couronnes (989 milliards d’euros), soit davantage qu’à la fin du premier trimestre (9.998 milliards de couronnes).

« L’année a commencé avec optimisme, mais les perspectives des marchés boursiers se sont rapidement retournées lorsque le coronavirus a commencé à se propager dans le monde », a noté le numéro deux du fonds, Trond Grande, dans un communiqué.

« Cependant, la forte baisse boursière du premier trimestre a été limitée par une réponse massive des politiques monétaire et financière », a-t-il ajouté.

Les investissements immobiliers, soit 2,8% du portefeuille, affichent aussi un rendement négatif (- 1,6%), tandis que les placements en obligations (27,6% du portefeuille) ont, eux, engrangé un gain de 5,1%.

« Même si les marchés ont bien rebondi au deuxième trimestre, nous décelons encore beaucoup d’incertitudes », a souligné M. Grande.

La nomination du nouveau président fait toujours polémique

Censé faire fructifier les revenus pétroliers de l’Etat norvégien, le fonds est, par ailleurs, toujours enlisé dans une polémique sur sa direction.

Nicolai Tangen, un milliardaire qui a fondé le fonds spéculatif AKO Capital à Londres, doit prendre les rênes de l’énorme bas de laine norvégien le 1er septembre, en remplacement d’Yngve Slyngstad.

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Mais des voix ont critiqué de possibles conflits d’intérêts ainsi que son recours à des paradis fiscaux pour abriter ses investissements, tandis que la Banque de Norvège, qui chapeaute le fonds, est épinglée pour des irrégularités et entorses à la loi dans le processus de recrutement.

A tel point que l’arrivée de M. Tangen à la tête du fonds est aujourd’hui remise en cause par une partie de la classe politique.