La Bourse de Paris redevient prudente, tandis que Wall Street regagne les sommets
Le CAC 40 s’inscrivait en baisse en début de matinée. Les investisseurs se montraient prudents alors que la Banque de France estime que la France ne retrouvera pas son niveau d’activité de fin 2019 avant mi-2022. Aux Etats-Unis, l’euphorie demeure : le Nasdaq a atteint son plus haut niveau historique.

La Bourse de Paris cédait 1,40% en début de matinée après avoir pourtant ouvert dans le vert, et alors que le Nasdaq avait renoué la veille avec ses sommets d’avant la crise sanitaire.
Il est vrai que les propos du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, appellent à une certaine modération. Il a ainsi déclaré sur France Info que si « l’économie française est en train de remonter assez rapidement du plongeon brutal de mars, nous sommes loin d’être sortis d’affaire ».
La Banque centrale française anticipe pour 2020 un niveau de récession inédit, de l’ordre de – 10%. L’institution prévoit ensuite des années de redressement net et progressif avec une croissance estimée du PIB de 7% en 2021 et de 4% en 2022. Mais selon elle, « ce fort rebond apparent ne permettrait pas de retrouver le niveau d’activité de fin 2019 avant mi-2022 ».
De son côté, le taux de chômage devrait dépasser les 10% fin 2020, et grimper jusqu’à un pic supérieur à 11,5% à la mi-2021, un niveau « au-dessus des précédents historiques », selon la Banque de France.
Le Nasdaq à son plus haut historique
De l’autre côté de l’Atlantique, alors que le déconfinement se met à peine en place dans certains Etats, Wall Street croît toujours fermement à une reprise rapide et forte. Le Nasdaq s’est apprécié de 1,13% pour clôturer à 9.924,75 points. Il a effacé ainsi toutes les pertes générées par la pandémie, et dépassé son précédent record absolu qui datait du 19 février. Le Dow Jones et le S&P 500 ont également grimpé, respectivement de 1,70% et de 1,20%.
Certes, l’économie américaine, qui est officiellement entrée en récession au mois de février dernier, montre des signes de reprise depuis plusieurs semaines, avec la réouverture progressive des restaurants et des chantiers, mais il faut rester prudent.
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La Réserve fédérale américaine entame aujourd’hui une réunion de deux jours, et chacune de ses interventions seront suivies de près.
Elle a déjà annoncé que « son programme de prêts destiné à aider les petites et moyennes entreprises à faire face à la crise allait être étendu afin de permettre à un plus grand nombre d’entreprises d’en bénéficier ».
Du côté des valeurs, après avoir flambé hier, les valeurs bancaires, les constructeurs automobiles et les parapétroliers faisaient l’objet de prises de bénéfices.
En revanche, les valeurs santé (BioMérieux, Sartorius Stedim, Eurofins Scientific et Sanofi) retrouvaient les faveurs des investisseurs.