La Bourse de Paris est entrée dans une phase de consolidation
Le marché parisien reste sous pression en raison de l’incertitude sanitaire qui demeure dans de nombreux pays et dans l’attente des premières publications des résultats semestriels.

Le CAC 40 s’est replié lundi 22 juin de 0,62% à 4.948,70 points, les investisseurs restant prudents face aux incertitudes économiques et sanitaires.
« Les marchés actions sont sous pression du fait des craintes d’une deuxième vague de Covid-19, et les investisseurs gardent les yeux rivés sur les Etats du Centre et de l’Ouest américains, la Floride et l’Amérique du Sud », commente Sébastien Galy, stratégiste chez Nordea Asset Management.
Le géant américain Apple a ainsi annoncé de nouvelles fermetures de 11 magasins dans les Etats américains qui connaissent un rebond des cas de coronavirus.
L’Europe accélère quant à elle le redémarrage de son activité économique, mais un nouveau foyer est apparu en Allemagne, où plus de 1.000 travailleurs d’un abattoir ont été testés positifs.
« Les investisseurs ont réellement conscience des risques malgré la bonne performance des indices boursiers », écrivent les stratégistes du courtier Aurel BGC.
Le rebond des indices entamé depuis mi-mars reposait sur l’anticipation d’une reprise rapide de l’activité économique sans résurgence de deuxième vague épidémique, aidée par les interventions des banques centrales et des gouvernements.
Mais, au vu des prévisions actualisées de grandes institutions économiques et de la fragilité du marché du travail, la vitesse de la reprise semble plus faible qu’espéré.
Une deuxième vague épidémique pourrait entraîner une nouvelle vague de mesures sanitaires restrictives qui affecteraient encore l’économie.
En revanche, la perspective de potentiels plans de relance américain et européen constitue un élément de soutien pour les marchés.
Pas de reprise « rapide » en vue
« Tout ce qui peut éloigner l’hypothèse d’une reprise en V de l’économie américaine risque clairement de pousser les marchés actions dans une phase plus longue de consolidation, malgré un soutien toujours actif des banques centrales », prévient Alexandre Baradez, responsable analyses marchés chez IG France.
En outre, « l’absence presque totale de visibilité sur les résultats (d’entreprises) du deuxième trimestre pourrait légitimement pousser à une phase plus « consolidante » sur les indices boursiers », selon lui.
Côté statistiques, petite déception avec le recul de 9,7% des reventes de logements aux Etats-Unis en mai par rapport au mois d’avril, conséquence des mesures de confinement des mois précédents.
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Sur le tableau des valeurs, Peugeot a connu la plus forte hausse du CAC 40 (+ 3,56%). Le constructeur Fiat Chrysler avec lequel le groupe entend fusionner a accepté les conditions fixées par le gouvernement italien pour bénéficier d’un prêt de 6,3 milliards d’euros garanti par l’Etat.
Air France-KLM a décroché de 4,52% à 4,36 euros alors que quatorze syndicats de la compagnie aérienne Air France ont publié une lettre commune demandant à être reçus par le gouvernement pour préserver les emplois « à court et long terme ».
Médiawan s’est envolé de 41,4%, pour atteindre 11,92 euros, soit presque le prix par action de 12 euros de l’OPA annoncé lundi par ses fondateurs Capton-Niel-Pigasse et qui devrait être lancée en juillet.