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« De nombreux épargnants se positionnent pour tirer avantage du dispositif IR-PME »

Charles Beigbeder, président fondateur d’Audacia, revient sur l’IR-PME, dont le taux a été relevé à 25%. Un dispositif susceptible d’intéresser des investisseurs souhaitant donner du sens à leur épargne, mais aussi « par patriotisme économique ».

Le dispositif IR-PME est passé de 18 à 25% cet été, et ce jusqu’à la fin de l’année. Un coup de pouce qui était très attendu… et qui arrive à point nommé alors que le tissu économique est en proie à une crise sans précédent ?

Charles Beigbeder : On ne peut que déplorer que l’approbation par la Commission européenne du nouveau dispositif IR-PME renforcé à 25% ait pris trois ans, alors que nos PME ont plus que jamais besoin de renforcer leurs fonds propres ! Est-ce la complexité administrative des échanges entre État-membre et Commission ? Est-ce une résistance de la Direction générale de la concurrence à Bruxelles ou de Bercy, voire un peu de tout cela hélas ? Surtout que le dispositif est bien moins ambitieux que le dispositif ISF-PME auquel il s’est substitué. En tout état de cause, les conséquences de ce retard ont été regrettables : la collecte de fonds émanant de particuliers non professionnels s’est effondrée depuis 2018.  Il a manqué ainsi 1 milliard d’euros aux PME françaises sur trois exercices. Soit 3 000 entreprises qui auraient pu lever 1 million d’euros, ou 30 000 qui auraient pu lever 100 000 euros ! Si l’on jauge cela en termes d’emplois, d’export et d’innovation, c’est uns immense perte de chance pour le tissu économique national et ses entreprises, qui veulent simplement accélérer prudemment leur croissance et dont les métiers ne sont pas jugés en pointe par les fonds thématiques « à la mode ». 

Autre déception : le nombre de business angels – qui sont des acteurs clés dans l’écosystème des jeunes entreprises que cette niche fiscale avait permis de développer – est désormais de nouveau en baisse. Cela étant dit, non, il n’est pas trop tard pour investir. Déjà de nombreux épargnants se positionnent, pour tirer avantage de ce dispositif. Mais aussi parce qu’ils veulent donner du sens à leurs disponibilités, qui ont augmenté avec les confinements et ne rapportent quasi rien, et par patriotisme économique.

Que propose Audacia ?

Charles Beigbeder : Pour notre part, sur ce sujet précis, nous avons créé une holding d’investissement, Audacia PME Croissance, dont le prospectus a été visé par l’AMF fin août, et qui permet aux contribuables qui le souhaitent de bénéficier du maximum de réduction d’impôt autorisé. Soit 25% de 100 000 euros pour un couple, le trop plein de réduction au-delà de 10 000 euros pouvant être reporté pendant quatre ans. En effet, le plafond qui pèse sur les économies d’impôts a été maintenu à ce montant en dépit de plusieurs initiatives logiques dans le contexte du choc du Covid-19 et portées par différents députés à l’Assemblée nationale.

Dans quelles entreprises offrez-vous d’investir ?

Charles Beigbeder : Nous avons rassemblé plusieurs très belles PME, avec qui nous sommes en discussion, prêtes à accueillir les investisseurs. Ainsi un groupe spécialisé dans la production de tissus bio et innovants qui fournit des marques réputées du prêt-à-porter et d’autres marchés (isolation, construction, textile technique…). Dans le domaine des services à la personne, une entreprise active dans la gestion d’un réseau de crèches composé d’une cinquantaine d’établissements. Enfin, dans le domaine de l’environnement : une société spécialisée dans le nettoyage professionnel, la remise en état de bâtiment et l’assainissement. L’investissement dans ces différentes entreprises et d’autres en cours de négociation se fait à travers notre holding IR-PME, Audacia PME Croissance.

Et pour quel ticket d’entrée ?

Charles Beigbeder : Le ticket minimum est de 1 000 euros. Comme évoqué plus haut, pour maximiser son économie d’impôt, un ticket de 50 000 euros (100 000 euros pour un couple) est possible. Le trop-plein par rapport au plafond annuel de 10 000 euros est reporté sur les années suivantes.