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« Les assureurs doivent trouver des alternatives et les produits structurés en sont une »

Le point avec Guillaume Dumans, cofondateur de Feefty, sur cette offre qui se développe en assurance vie.

cofondateur de Feefty

Les produits structurés sont de plus en plus utilisés en assurance vie. De quoi doper la performance des contrats ?

Guillaume Dumans : Suite à l’incertitude croissante des marchés et à la baisse des rendements des fonds en euros, les assureurs doivent trouver des alternatives et les produits structurés en sont une. Les investisseurs recherchent du certain dans un contexte d’incertitude, et les produits structurés permettent de se protéger contre une baisse des marchés en contrepartie d’un risque accepté. Mais tout dépend du profil de l’investisseur. Un profil dynamique pourra aspirer à des rendements annuels de l’ordre de 8% à 10%, voire plus, sur des produits structurés en acceptant une prise de risque parfois importante sur son capital. A l’inverse, un investisseur ayant davantage une recherche de complément de revenus ou de gestion de sa trésorerie, trouvera dans les produits structurés une solution qui peut, avec une très forte protection du capital, offrir des rendements entre 2,50 et 4,50% et ainsi représenter une alternative à la baisse de rendement des placements « défensifs » traditionnels.

Enfin, le côté « autodéterminé » des produits structurés leur donne une place unique dans le paysage des solutions d’investissements : l’investisseur sait avant d’investir quel est son gain potentiel par rapport au risque qu’il accepte.   

Quelles UC ont le vent en poupe actuellement ?

Guillaume Dumans : La gestion thématique connaît une période intéressante et l’offre UC des assureurs se densifie fortement sur ces types de produits. L’investissement socialement responsable est également devenu le cœur du système : il est devenu une nécessité et rares sont les nouveaux fonds qui se lancent sans avoir ce label. Quant aux UC structurées, elles ont vu leur proportion augmenter lors des 24 derniers mois, notamment sur des recherches de solutions défensives pouvant pallier la raréfaction du fonds euro.  

Quels ont été les choix des investisseurs, face à l’évolution des marchés du fait de la crise ?

Guillaume Dumans : L’année 2020 aura été un formidable laboratoire pour observer le comportement des investisseurs. En début d’année, un vent d’euphorie semblait gagner les opérateurs après une année boursière 2019 très favorable. Les solutions recherchées étaient davantage de type « autocall » (qui offre la possibilité de percevoir un ou plusieurs coupons – effet mémoire – lorsque le sous-jacent enregistre une performance positive). Mais lorsque la baisse des marchés s’est affirmée au mois de mars, c’est vers des solutions de type « phoenix » que les encours se sont tournés. Cette dernière offre une protection supplémentaire grâce à une distribution des rendements, même en cas de baisse des marchés.

La confiance étant de retour depuis la reprise des marchés, et les cours boursiers des principaux indices et actions étant toujours en baisse depuis le début de l’année, c’est de nouveau vers l’autocall qu’on observe un regain d’appétit. Sur ces derniers également, on observe une percée de l’ISR avec par exemple l’intégration d’indices thématiques sur l’Eau que nous utilisons pour plusieurs produits.  

Jusqu’à quelle proportion de produits structurés peut-on monter dans un contrat ?

Guillaume Dumans : Le profil de l’investisseur est fondamental, mais afin de respecter l’adage qui veut qu’il « ne faut pas mettre tous les œufs dans le même panier » , une allocation avec 20% de produits structurés semble raisonnable dans la plupart des cas. Certaines situations et problématiques patrimoniales peuvent néanmoins amener à voir cette proportion augmenter.