« L’immobilier apparaît plus que jamais comme un placement anti-crise »
Trois questions à Faïz Hebbadj, président de Norma Capital.

Comment la guerre en Ukraine affecte-t-elle l’activité de vos fonds ?
Faïz Hebbadj : Nous ne constatons pas de rupture dans notre activité commerciale. Celle-ci reste bien orientée malgré un regain d’attentisme des investisseurs, phénomène somme toute assez logique au regard de cette crise anxiogène et source de turbulences économiques. L’immobilier apparaît plus que jamais comme un placement anti-crise incontournable. Les investisseurs plébiscitent sa résilience, son ancrage local et sa capacité à absorber l’inflation, ce dernier atout étant particulièrement précieux au moment où les événements internationaux font flamber les prix de l’énergie et des matières premières. De fait, Norma Capital s’inscrit dans une phase d’accélération de son développement : en 2021, notre SCPI phare, Vendôme Régions, a collecté à près de 145 millions d’euros pour atteindre une capitalisation supérieure à 350 millions. Et la quasi-totalité de la collecte a été investie. Nous avons acheté une trentaine d’actifs, chacun de ces immeubles bénéficiant d’un profil très sécurisant pour nos épargnants car situés dans les meilleurs emplacements, à Paris, en proche couronne et dans les grandes métropoles dynamiques, plus en régions, avec, pour beaucoup, un potentiel de revalorisation. Côté performance, le taux de distribution de Vendôme Régions s’est maintenu aux alentours de 6%, parmi les meilleurs produits du marché, en baisse minime. Nous poursuivons notre stratégie de diversification vers les locaux d’activités et les commerces, notamment les retail parks, une typologie d’actifs aux taux de rentabilité élevés, avec de très bons locataires.
Malgré l’obtention du label ISR en novembre 2020, votre SCPI Fair Invest connaît un développement plus timoré…
F. H. : Fair Invest est notre autre SCPI Grand Public. Créée en 2018, elle est beaucoup plus récente que Vendôme Régions. 2021 marque une belle année pour Fair Invest. Sa capitalisation a doublé l’an dernier pour atteindre 33 millions. Elle offre aux investisseurs des atouts uniques : un positionnement principalement sur les secteurs de la santé et de l’éducation, pour des activités socialement utiles. Son patrimoine est composé de cabinets médicaux, de cliniques, de centres dentaires et de bien-être, de bureaux loués à des acteurs de l’univers de la santé, de crèches et micro-crèches… Nous disposons d’un solide pipeline de vingt-cinq maisons médicales à acheter pour notre futur développement. Le concept s’apparente à un coworking pour médecins voulant offrir du service à leur patients. Il faut également noter que Fair Invest ne détient aucun Ehpad. Ce format est, selon nous, une solution d’hier à un problème de demain. Cela ne veut pas dire que nous ne nous intéressons pas au traitement de la dépendance, mais d’une autre façon, en envisageant un investissement dans le co-living pour seniors. À 4,73%, le taux de distribution de Fair Invest surclasse le marché des SCPI, alors que son mode de gestion est plutôt prudent.
Quels projets nourrissez-vous pour les prochains mois ?
F. H. : Tout d’abord celui de poursuivre l’essor de nos fonds. Notre objectif est d’augmenter de 50% la collecte, en vue d’investir quelque 300 millions d’euros. Cela représente 1% du marché de l’investissement dans l’ensemble : c’est raisonnable. Nous poursuivrons et accentuerons également nos efforts en matière de critères ESG, en ligne avec notre ADN historique et notre gamme SCPI 100 % ISR. L’accent sera mis sur le social pour Fair Invest et sur l’efficience énergétique pour Vendôme Régions.