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« Primovie vise le label ISR d’ici la fin de l’année »

Comment les SCPI de Primonial REIM ont-elles traversé la crise ? Le point avec Stéphanie Lacroix, directrice générale du groupe.

Stephanie Lacroix, directrice générale de Primonial REIM France

Quel bilan tirez-vous, pour le marché des SCPI, des presque deux années de crise sanitaire que nous venons de traverser ?

Stéphanie Lacroix : Face à l’environnement économique adverse qui a prévalu jusqu’à récemment, et face à l’accélération des transformations qui impactent également l’immobilier, la capacité de résistance des SCPI mérite d’être soulignée. Je rappelle que le taux de distribution du marché des SCPI de rendement s’est maintenu au-dessus des 4% en 2020 et ne devrait pas fléchir cette année. Peu de produits peuvent se vanter d’une telle stabilité et d’un tel écart de performance avec les placements sans risque. A l’heure où les performances des fonds en euros peinent à rémunérer convenablement l’épargne des Français et au moment où l’inflation pointe son nez, la SCPI s’érige plus que jamais en un produit adapté au plus grand nombre.

Ce constat s’applique-t-il à vos propres produits ?

S. L. : Depuis la création de la société de gestion il y a une décennie, la vision qui nous anime a toujours été de protéger l’épargne de nos investisseurs et de défendre la performance des fonds dans lesquels ceux-ci investissent. Cela passe par l’acquisition d’actifs core, c’est-à-dire des immeubles bien localisés, efficients et avec un locataire de qualité. Notre stratégie se base sur une allocation de conviction axée sur une diversification géographique ciblée par typologie d’immobilier, par la diversification des locataires (multi-secteurs d’activité) et par l’entretien d’un lien étroit avec ces derniers, le tout dans une démarche responsable. Ce cahier des charges très rigoureux et discriminant explique la trajectoire exemplaire de nos deux SCPI phares Primopierre et Primovie, dont le taux de distribution a surperformé celui des fonds comparables et celui du marché, à respectivement 5,04 % et 4,50 % en 2020, avec une capitalisation qui dépasse pour chacune les 3,5 milliards d’euros. Parmi nos fonds grand public, seul Patrimmo Commerce a souffert légèrement l’an dernier, compte tenu des difficultés des commerces non essentiels, qui ne sont cependant pas majoritaires dans son parc. Enfin, s’agissant de nos SCPI résidentielles Primofamily et Patrimmo Croissance, elles ont tenu leurs promesses avec des valeurs métriques à la hausse, même en 2020.

Depuis quelques années, vous êtes leader sur la collecte sur le marché des SCPI…

S. L. : Notre dynamisme commercial illustre la force de notre modèle. Notre ADN fait rimer sécurité, conviction et performance, le tout articulé à travers des fonds au positionnement marketing bien identifié. Fer de lance du développement de notre activité grand public, notre SCPI Primovie devrait collecter cette année entre 700 et 800 millions d’euros, alors que la SCPI Primopierre collectera entre 300 et 350 millions. Notre SCI Capimmo, dont la capitalisation dépasse à présent les 6 milliards, devrait elle aussi tirer son épingle du jeu, grâce à l’essor de ce type d’unités de compte très diversifiées dans les contrats d’assurance vie. La grande nouveauté est l’accélération de l’intérêt pour Primofamily. La volonté des investisseurs de diversifier leur patrimoine vers le résidentiel permet à notre SCPI d’engranger une forte souscription depuis le début de l’année.

Après Primopierre, d’autres SCPI de Primonial REIM pourraient-elles se soumettre à la labellisation ISR ?

S. L. : Absolument. Les critères ESG (Environnement, social, gouvernance) font déjà partie intégrante de la stratégie de nos fonds. Nous évaluons tous nos actifs avec l’idée de faire progresser la note chaque année, y compris par une politique de travaux ambitieuse visant notamment à réduire l’empreinte carbone de nos bâtiments. Prochaine sur la liste, Primovie vise le label ISR d’ici la fin de l’année. Les démarches en ce sens ont été entamées. Précisons aussi que Primovie est un fonds de soutien au profit de l’Hôpital Necker Enfants Malades.

Le groupe Altarea Cogedim est devenu le nouvel actionnaire de référence du groupe Primonial. Quelles synergies attendez-vous de cette fusion ?

S. L. : C’est d’abord une très belle entreprise qui va entrer au capital du groupe Primonial en deux étapes, au premier trimestre 2022 avec l’acquisition par Altarea de 60% du capital du groupe Primonial, puis le solde au premier trimestre 2024*. Le point essentiel qui nous tient particulièrement à cœur est que nous partageons les mêmes valeurs, notamment en terme d’ESG. Cela nous permettra aussi d’ancrer notre développement sur le très long terme. Enfin, Altarea nous apportera sa grande expertise en matière de promotion. 
 
*hors périmètre La Financière de l’Echiquier