Tout sur le plan d’épargne retraite populaire (Perp)
S’il n’est plus possible de souscrire au plan d’épargne retraite populaire (Perp) ses détenteurs peuvent encore y effectuer des versements.

Exit le Perp ! Depuis le 1er octobre 2020, ce produit financier ne peut plus être souscrit. Mais ses détenteurs peuvent toujours y effectuer des versements. Rappelons son fonctionnement en deux temps. D’abord, une phase d’épargne, régulière ou non. Ensuite, une fois à la retraite, la transformation du capital accumulé en rente viagère, avec réversion possible. Tout Perp peut aujourd’hui être transféré dans l’enveloppe du Perin, assez proche mais globalement plus souple avec la sortie en capital possible (voir ci-dessous). Le capital est-il garanti ? Pendant la phase d’épargne, seule la partie investie dans le fonds en euros ne peut pas voir sa valeur baisser. La rente versée est garantie par l’assureur, mais pas sa revalorisation.
L’argent est-il disponible ? Non, pas pendant la phase d’épargne. Toutefois, certaines situations permettent de récupérer le capital : l’invalidité sévère, l’expiration des allocations chômage, le surendettement, la liquidation judiciaire pour les non-salariés, l’achat de sa première résidence principale quand on est retraité et le décès du conjoint ou partenaire. Au décès du titulaire du Perp, une rente est versée à un bénéficiaire désigné. Lorsque vous avez liquidé vos droits à retraite, vous pouvez demander la conversion du capital accumulé sous forme de rente viagère. A noter, la plupart des plans prévoient la possibilité de percevoir jusqu’à 20% de votre épargne sous forme de capital.
Combien ça rapporte ?
Durant la phase d’épargne, ce sera fonction des supports financiers choisis (fonds en euros, unités de compte). L’important est d’atteindre un niveau de capital suffisant au terme. Ainsi, pour obtenir une rente mensuelle de 300 euros à 62 ans, comptez a minima un capital de 120.000 euros. Si c’est à 67 ans, environ 100.000 euros. Ces montants seront plus élevés en cas d’option de réversion.
Quelle est la règle fiscale ?
Le Perp permet de déduire de son revenu imposable les cotisations versées, dans la limite de 10% des revenus professionnels de l’année précédente après abattement de 10 % (revenus limités à huit fois le Pass, plafond annuel de la Sécurité sociale, de l’année précédente). Soit au plus 32.909 euros en 2021, et au minimum 4.114 euros. Point clé : on peut reporter sur trois ans la part de déduction fiscale non utilisée et additionner les plafonds fiscaux au sein d’un couple. Attention, l’enveloppe fiscale du Perp est réduite des versements dans d’autres produits retraite. A la sortie, la rente est soumise à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux (9,1%).
Où souscrire ?
Nulle part, ce produit n’étant plus commercialisé. Se pose en revanche la question de son transfert sur un Perin, placement proposé dans la plupart des établissements financiers. Pour les deux millions de ménages détenant un Perp, la question de son transfert vers un Perin, si ce n’est pas déjà fait, doit se poser. D’autant que les avantages fiscaux à l’entrée y sont identiques.
Nos conseils 2021
Produit sorti des linéaires commerciaux, à transférer sans tarder sur un Perin ! Transférez votre Perp, sauf… Sur le papier, pas de doute, le nouveau produit d’épargne retraite individuel (Perin) est plus attractif que le Perp. Et pour cause, il est bien plus souple en cours de route (récupération de son épargne pour acheter sa résidence principale) comme en sortie (capital ou rente). Toutefois, une situation vaudra de conserver son Perp : si vous comptez récupérer 20% de votre argent en capital au terme, ce qui est permis dans le Perp (et régimes assimilés comme Préfon). La raison ? Le capital sera fiscalisé à 15,85 % seulement, taxes sociales incluses. Avec le Perin, le capital sera soumis à l’impôt sur le revenu et les plus-values au taux de 30%.
En bref
• Durée recommandée :
vie entière
• Risque de perte sur un an :
nul sur les fonds en euros, 20 % sur les fonds équilibrés, 50 % sur les fonds actions.