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Prêts immobiliers : certaines banques n’acceptent plus de nouveaux dossiers

Les conditions de financement vont devenir difficiles pour ceux qui viennent de signer un compromis. D’où les demandes d’allongement des délais des conditions suspensives

prêt immobilier
Crédit : iStock.

Avec des effectifs réduits, les banques se préparent à affronter un véritable embouteillage au niveau des dossiers de financements immobiliers.

Alors que dans de nombreux établissements, on annonce des délais de traitement allongés, « certaines banques ne prennent plus de dossiers pour apurer le stock », explique Sandrine Allonier, responsable des partenariats bancaires du courtier Vous Financer. Ainsi deux groupes indiquent avoir stoppé la réception des nouvelles demandes respectivement depuis le 12 mars et le 16 mars.

Des retards plus ou moins préjudiciables

Pour ceux qui n’ont pas encore engagé leur projet immobilier, ces perturbations ne feront que reporter la finalisation de quelques mois. Ceux qui ont un projet de renégociation pourront a priori patienter également.

En revanche, la situation risque d’être plus problématique pour les dossiers en cours d’instruction ou pour les projets ayant fait l’objet d’un compromis et en phase de recherche de financement.

Le délai des conditions suspensives au cœur des débats

Pour mémoire, lors d’un achat nécessitant un financement, le compromis comporte une condition suspensive d’obtention de crédit. Cette clause permet de rendre le contrat caduc si l’acquéreur n’obtient pas son financement. Or, les délais habituellement prévus (30 jours au minimum) ne sont pas nécessairement compatibles avec les temps de traitement de banques fonctionnant au ralenti.

Selon Vous Financer, il est donc essentiel d’adapter les délais. « Nous conseillons à ceux qui signent actuellement des compromis de vente d’allonger le délai des conditions suspensives sur l’obtention du prêt à 60 jours », indiquait le courtier dès vendredi dernier.

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Eviter l’annulation des transactions

Mais la profession n’oublie pas non plus les personnes (acquéreurs et vendeurs) qui ont déjà signé un compromis. Afin d’éviter que les retards d’instruction conduisent à l’annulation de nombreuses transactions en cours, l’Association professionnelle des intermédiaires en crédits (Apic) a solennellement demandé au gouvernement d’agir, notamment « en allongeant la durée des conditions suspensives des compromis de vente en cours ».

En parallèle, l’Apic plaide aussi pour la suspension des échéances de prêt des personnes qui le souhaitent et la mise entre parenthèse des mesures de restriction décidées par le HCSF en décembre dernier, tel le strict respect du plafond d’endettement de 33%.