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DPE : l’impact sur le prix de l’immobilier est moins fort en Ile-de-France

Un appartement avec un mauvais diagnostic de performance énergétique (DPE) peut perdre entre 3 % et 9% de sa valeur selon la dernière étude du Conseil supérieur du notariat. L’impact sur les prix varie en fonction des régions. 

DPE
Crédit : iStock.

Les logements les plus énergivores vendus en France métropolitaine se situent dans le Nord-Est de la France. C’est un des constats dressés par le Conseil supérieur du notariat dans sa dernière étude intitulée « la valeur verte des logements en 2019 ». C’est cette région qui compte le plus d’étiquettes F et G avec 17% dans le Grand-Est et en Bourgogne-Franche-Comté et 14% dans les Hauts-de-France. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, où le climat est plus doux, la part de ventes de logements les plus mal isolés est plus basse, à 7%, tout comme dans la région Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. La région Ile-de-France est dans la moyenne nationale, sauf à Paris où la part des logements de type F ou G atteint 16%.

En effet, en France, 11% des logements anciens vendus l’année dernière étaient classés parmi les plus énergivores. A contrario, 6% étaient économes en énergie. Les notaires notent une légère hausse de la vente des logements les mieux notés, avec une étiquette A ou B, avec une augmentation d’un point par rapport à l’an dernier. Les logements les plus vendus sont ceux qui correspondent à la classe D, soit 40% des ventes en 2019, une catégorie qui concerne les habitations consommant entre 151 et 230 kWh par mètre carré par an, soit une consommation d’énergie moyenne par rapport aux autres classes. Toutefois, les maisons anciennes sont moins bien notées que les appartements, 39% vendues en 2019 ont une étiquette F ou G contre 35%. « En effet, le confort thermique (reste) plus difficile à assurer dans une maison que dans un appartement : les maisons consomment près de 35% d’énergie en plus que les appartements, à caractéristiques comparables », détaille l’étude des notaires.

L’impact sur les prix est moins important dans les régions où il fait doux

De fait, le DPE influe sur les prix de vente, mais pas de la même manière selon les régions et la taille des logements. « L’impact de l’étiquette énergie reste moindre pour les logements vendus dans le Sud-Est », précise l’étude. En effet, la plus-value enregistrée en Provence-Alpes-Côte d’Azur pour les maisons classées A ou B, par rapport à celles classées D, est de 7% seulement, alors que la moins-value est de 9% pour les maisons classées F ou G. Il n’y pas de plus-value pour un appartement avec un bon DPE. A contrario, les plus-values sont de 16% pour une maison A ou B dans le Grand-Est et de 13% pour un appartement. L’impact des étiquettes DPE sur les prix des logements est « globalement moins significatif » en Ile-de-France, « notamment dans les zones les plus tendues, à savoir Paris et sa petite couronne », écrivent les notaires, où « les appartements vendus avec les moins bonnes étiquettes (F-G) connaissent, contrairement aux années précédentes, une légère décote (2%) par rapport à ceux d’étiquettes D ».

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De plus, le marché des appartements souffre moins que celui des maisons concernant l’effet des plus mauvaises étiquettes. « La moins-value y est comprise entre -3% et -9% alors qu’elle se situe entre -3% et -18% sur celui des maisons », précise encore l’étude. Dans la plupart des régions, les appartements bénéficient au contraire d’une plus-value plus importante lorsqu’ils sont moins énergivores. Par exemple, en Occitanie, « l’impact des étiquettes les plus économes est en moyenne de 20% sur le prix des appartements mais moitié moins sur celui des maisons ». Par ailleurs, ce sont les logements les plus petits qui connaissent un impact le plus fort sur les prix : 24% des studios vendus sont classés F et G (12% des deux pièces), contre 4% des appartements d’au moins cinq pièces et 8% des maisons de six pièces et plus. Pour les appartements de deux pièces et moins, soit les studios, la moins-value est de 8% en moyenne, même si elle est toujours moins importante pour les appartements que pour les maisons. En effet, pour celles de trois pièces et moins, la décote engendrée en raison d’un mauvais DPE (F ou G) est de 12% en comparaison avec une maison étiquetée D.  « La plus-value des meilleures étiquettes (A-B) semble moins variable selon la taille des logements », notent encore les notaires. « Elle est comprise entre 6 et 9% pour les appartements et 9 et 12% pour les maisons », concluent-ils.