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La construction de logements neufs à un niveau inquiétant

Les professionnels de l’immobilier alertent sur le faible niveau de construction en 2022. Une situation due aux crises, mais aussi au manque de ressources des communes.

logement neuf
Illustration de la construction de l’immeuble Belaroia qui comptera des logements neufs des bureaux et des hotels. Situe dans le quartier de la gare Saint Roch.//LODIMAGES_1605006/Credit:LODI Franck/SIPA/1810271608

Les professionnels du secteur s’inquiètent. La vente de logements neufs a connu une chute impressionnante de 20,2% au premier trimestre 2022, par rapport à la même période en 2021. Les réservations suivent également une tendance à la baisse. Une situation qui s’explique par le faible niveau de construction, lui-même impacté par les crises énergétiques et internationales, la hausse des taux d’intérêt, mais aussi la réticence des élus locaux à autoriser de grands chantiers. « Nous n’avons jamais si peu vendu depuis 2012, le volume des projets n’a jamais été aussi faible et les clients institutionnels, investisseurs, bailleurs sociaux, ont réduit leurs achats, faute de projets », résume au Monde, mercredi 25 mai, Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).

La construction entravée par le manque de moyens des communes

Les tensions internationales, l’inflation et la hausse des prix des énergies se font sentir sur le coût des matériaux de construction. Au final, un logement neuf revient 7% à 10% plus cher qu’auparavant. De quoi décourager bien des acquéreurs. À cela s’ajoute la hausse des taux qui complique l’accès au crédit immobilier, surtout quand le prix du mètre carré flambe. Mais la FPI pointe surtout la réticence des maires à délivrer des permis de construire. Le chiffre est pourtant en hausse au premier trimestre 2022, mais, en raison des demandes déposées l’année passée, affirme Pascal Boulanger. Selon lui, l’entrée en vigueur au 1er janvier de la réglementation environnementale RE2020 va faire s’effondrer le nombre de permis.

La FPI pointe le manque de ressources des maires, privés de la taxe d’habitation et de certaines dotations de l’État, mais néanmoins « obligés de créer des infrastructures, crèches, écoles, pour accueillir de nouveaux habitants. Nous savons bien qu’ils ne disposent plus de levier fiscal pour les financer. » Elle dit également comprendre ces élus dont les administrés « ne supportent plus la densification, la construction et les chantiers permanents ». Elle réclame donc davantage d’aides pour les communes et demande à l’État de « libérer le foncier ». En septembre 2021, il disposait de quelque 400 hectares pouvant être mis à la disposition des constructeurs.