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Crédit immobilier : le taux d’usure relevé dès le 1er juillet

Un réajustement pour le secteur du crédit immobilier, qui intervient à une période où flambent les taux d’intérêt. Détails.

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Crédit : iStock.

C’est un petit appel d’air bien loin des ambitions des professionnels travaillant dans le secteur du crédit immobilier. Vendredi 1er juillet, le taux d’usure sera relevé « de 15 à 20 points de base environ, selon la durée », a déclaré la Banque de France au Parisien, mercredi 29 juin 2022. Cette appellation renvoie au taux le plus important auquel une banque peut prêter à un particulier. Ainsi, en ce qui concerne les prêts d’une durée de vingt ans ou plus, la hausse va faire passer le taux de 2,40 à 2,55 %, voire à 2,60 %. Quant aux crédits de dix à vingt ans, leur taux d’usure sera plafonné à 2,58 ou 2,63 %. Pour rappel, il est aujourd’hui de 2,43%, et est calculé chaque trimestre. Et tous les coûts liés au crédit (taux d’intérêt, bien sûr, assurance emprunteur, frais de garantie etc.) sont inclus dans le calcul.

Le crédit immobilier bientôt inaccessible pour les plus modestes ?

Ce réajustement n’est pas une surprise, au regard de la flambée des taux d’intérêt. En décembre 2021, ceux-ci s’élevaient en moyenne à 1,06% contre 1,38 % en mai, avant assurance. « Cette législation du taux maximal est faite pour éviter des taux d’emprunt excessifs, et donc protéger les emprunteurs, défend-on à la Banque de France. Les courtiers et les représentants des prêteurs se sont exprimés récemment pour souhaiter l’invocation de circonstances exceptionnelles, permettant de le remonter davantage au 1er juillet. Nous ne relevons cependant pas à ce stade d’effet d’éviction (rejets de crédits) mesurable associé à ces taux plafond », est-il précisé dans les colonnes de nos confrères.

Mais les professionnels avaient enjoint au ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, d’aller plus loin. Ils souhaitaient notamment une revalorisation d’envergure, ainsi qu’une modification du mode de calcul qu’ils jugent inadapté. Mais ils n’ont pas été complètement écoutés. « Cette décision est très décevante et n’est pas à la hauteur des enjeux, se désole Olivier Lendrevie, président du courtier Cafpi. À partir du 1er juillet, des banques prévoient d’augmenter leurs taux d’intérêt de 0,30 %. » « Seules les personnes fortunées avec beaucoup de cash pourront devenir propriétaires », s’agace Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux, observant déjà « un ralentissement du volume de crédits accordés par les banques ».