Sécheresse : alerte, maison fissurée
Au total, plus de 4 millions de maisons seraient « potentiellement très exposées » à la sécheresse, affirme le rapport de la sénatrice Nicole Bonnefoy (PS).
Dans certaines régions françaises, la sécheresse s’observe sur les murs des maisons lézardées par les fissures. Avec un mois de juillet à l’aridité qui n’avait pas été vue depuis 1959, les propriétaires de ces bâtisses endommagées sont désemparés, rapporte Le Figaro. « C’est un maçon qui a fait construire la maison, les fondations sont solides. Les fissures ont mis plus de temps à apparaître chez nous que chez nos voisins, elles sont moins larges, mais elles sont là », s’alarme l’un d’entre eux.
La sécheresse, une catastrophe silencieuse ?
Il s’agit d’une « catastrophe silencieuse dont on ne s’aperçoit pas tout de suite , estime Thierry, qui préside l’association CatNat Wannehain sinistrés des Hauts-de-France. Celle-ci a pour but de soutenir les victimes de la sécheresse. « On estime que rien que dans le Nord-Pas-de-Calais, 6000 maisons seraient touchées par la sécheresse, mais les gens n’en sont pas tous conscients et pensent que c’est une petite fissure due à la dilatation des matériaux. Ils n’agissent pas et les fissures infimes s’aggravent », prévient-il. Au total, plus de 4 millions de maisons seraient « potentiellement très exposées » à la sécheresse, affirme le rapport de la sénatrice Nicole Bonnefoy (PS). Car les argiles se rétractent lorsque l’eau s’évapore. Et le phénomène devrait prendre de l’ampleur au regard de l’accélération du rythme des sécheresses, qui se multiplient au gré du réchauffement climatique.
« Les maisons individuelles sont les principales habitations concernées par ces sinistres même si on trouve aussi des HLM », détaille l’expert d’assuré chez Altaïs expertise, Bruno Souillard. Les dommages majoritaires provoqués par le manque d’eau sont nombreux. Des experts du sujet évoquent ainsi un affaissement des sols sous les fondations et les dallages des bâtiments et des fissures sur les murs. À l’extérieur, ce sont les façades qui sont le plus lézardées par les fissures. À l’intérieur, ce sont les murs.
Mais alors, comment sauver ces maisons ? Visiblement, la consolidation des fondations n’est qu’une solution temporaire. D’autant plus que si la commune n’est pas reconnue en état de catastrophe naturelle, tous les frais seront aux frais du sinistré. Entre 2012 et 2018, près de 43 % de ces demandes ont trait à la sécheresse, soit 13.486 dossiers. Et le processus prend du temps, nécessitant notamment le déplacement d’un expert qui va évaluer les sinistres dans un rapport.