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Logements anciens : un temps au beau fixe pour acheter ?

Les logements anciens sont souvent des passoires thermiques. Et une bonne partie de celles-ci ne seront plus louables à partir de 2023, laissant entrevoir quelques bonnes affaires.

logements anciens
Crédit: iStock.

Les logements anciens vont-ils retrouver grâce aux yeux des potentiels acheteurs ? « Le marché est encore très dynamique en volume », entame Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), auprès des Echos. De plus, les prix restent stables malgré une légère hausse de 0,4% en août 2022. Depuis le début de l’année, ils ont augmenté de 4,2%. Pour devenir propriétaire d’un bien immobilier ancien, il faut désormais débourser 3.194 euros par m² en moyenne.

Même à Paris, où il est compliqué de trouver des appartements ou des maisons vacants, les prix dépassent toujours les 10.000 euros m² au 1er septembre. « Les acquéreurs sont là, analyse Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents. Ils ont davantage la main, prennent le temps de choisir et négocient ». Alors qu’une vente se concluait en 35 jours en moyenne avant la pandémie, il faut aujourd’hui en compter 60.

Le marché des logements anciens retient son souffle

Selon Meilleurs Agents, l’immobilier dans les dix plus grandes villes de France continue de progresser. « Une partie des clients ont fait marche arrière depuis six mois, précise à nos confrères Yann Jehanno, président du réseau Laforêt. Plutôt qu’une maison avec jardin en dehors des métropoles – ce qui s’accompagne souvent de dépenses supplémentaires (travaux, chauffage, deuxième voiture…), d’un accès moins facile aux commerces… -, ils achètent finalement un appartement dans le centre d’une grande ville. D’autant qu’ils anticipent des tensions plus importantes sur le marché de l’emploi. »

Mais ce n’est pas la seule raison de ce dynamisme. « Le marché immobilier ancien est un excellent baromètre de la situation économique et sociale en France, explique Eric Groven, président de Sogeprom. D’une zone de haute pression atmosphérique, il est passé, depuis le second semestre de 2022, en zone de basse pression. Ce qui est annonciateur de turbulences. » 

Le sort réservé aux passoires énergétiques n’est probablement pas étranger à cette légère inflexion du marché. Ces biens ne seront bientôt plus louables et « on assiste à une recrudescence des ventes de surfaces entre 30 et 65 m² en raison de très mauvais DPE [diagnostic de performance énergétique, NDLR] », détaille Eric Groven. « L’activité est manifestement en train de se gripper », ajoute Charles Marinakis, le nouveau président de Century 21 France. « Juillet et août sont traditionnellement plus calmes », nuance Thomas Lefebvre, même s’il admet que « le marché est effectivement à un tournant et retient son souffle ».