Immobilier : l’inflation est-elle une aubaine pour acheter ?
Pour acheter un bien immobilier les Français se heurtent actuellement à des taux de crédit importants. Pourtant, la hausse de ces derniers fait baisser le prix de vente.
Quel avenir pour le marché immobilier français, perturbé par la période inflationniste qui court depuis début 2022 ? Pour certains experts du secteur, qui ont tenté de répondre à la question, les mois à venir risquent d’être compliqués. « On peut s’attendre à une baisse de la demande dans les villes les plus impactées par la hausse des taux de crédit », anticipe auprès du Figaro Immo Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents. Selon d’autres professionnels du domaine, ce retournement n’a rien d’anormal, après trois années très florissantes pour les ventes immobilières. Alors que l’inflation ne devrait pas diminuer dans les douze mois à venir, les taux de crédit devraient poursuivre leur envolée.
Pas de retournement du marché immobilier en 2023
S’ils favorisent les transactions immobilières lorsqu’ils sont bas, la flambée des taux devrait ralentir les ventes. Elles devraient repasser sous la barre du million d’ici un an, à 950.000 environ, estime Meilleurs Agents. Même si la baisse ne serait pas forcément importante pour le secteur, les prix de vente pourraient fondre. Mais pas non plus comme neige au soleil : selon les experts précédemment cités, la diminution atteindrait 3% dans la capitale, sur un an ; se maintenant néanmoins juste au-dessus des 10.000 euros le m². « Paris est l’exemple de la ville en forte sur-offre. Depuis 2018, le nombre de biens à vendre s’est envolé de 52% », rappelle Pierre Vidal, responsable des équipes de recherche de Meilleurs Agents.
Dans les autres grandes villes de l’Hexagone, c’est la même tendance baissière. D’ici douze mois, les prix devraient reculer de 2% à Lyon et de 1% à Bordeaux et Toulouse, selon Meilleurs Agents. Tout simplement car l’offre est plus ou moins importante. Depuis 2018, le nombre d’appartements à vendre a bondi de 12% dans laVille rose. Les raisons de cette augmentation de l’offre sont multiples : resserrement du crédit, mise à la vente des passoires thermiques parfois coûteuses à rénover. Mais si l’on compare ces microbaisses aux augmentations des taux de crédit, il serait plus sage d’attendre encore avant d’acheter. « L’année 2023 ne devrait pas être le théâtre d’un véritable retournement du marché immobilier même s’il devrait être moins dynamique que les années précédentes », conclut Thomas Lefebvre.