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MaPrimeRénov’ : une rallonge de 100 millions d’euros jugée insuffisante

Le projet de budget 2023 propose une hausse du budget de MaPrimeRénov’. Un dispositif cependant critiqué pour sa mauvaise utilisation dans les travaux de rénovation.

Travaux énergétiques
Crédit : iStock.

Le projet de loi de finances pour 2023 a été dévoilé lundi 26 septembre par le Gouvernement avant d’être discuté à l’Assemblée nationale. Parmi les nombreuses mesures dévoilées, on retrouve une hausse de 100 millions d’euros du budget de MaPrimeRénov’, relève Le Figaro. Un enjeu important en période de rationalisation de l’énergie, mais le geste apparaît bien modeste au regard des défis, et alors que le système est largement critiqué pour son manque d’efficacité. Le dispositif consiste en une aide de l’État pour les ménages, sous conditions de revenus, afin de procéder à des travaux de rénovation énergétique, comme l’isolation ou la modernisation du système de chauffage. Son budget passera à 2,6 milliards d’euros en 2023.

MaPrimeRénov’ gâchée en « mono-gestes »

Un chiffre imposant mais qui semble quelque peu gâché. La mesure est très critiquée pour la mauvaise répartition des aides. En effet, faire d’une passoire thermique un logement durable nécessite un important investissement, environ 400 euros du mètre carré. L’aide peut atteindre 90% du montant des travaux pour un ménage modeste. Elle est en moyenne plus proche des 40%, mais ces propriétaires n’ont alors pas les moyens de payer un reliquat de plusieurs milliers d’euros. 

Par conséquent, « 86% des demandes MaPrimeRénov’ sont liés à des mono-gestes », concède au Figaro le ministère de la Transition écologique. De petits travaux au premier rang desquels l’installation d’une pompe à chaleur, qui représenterait près de trois-quarts des projets financés. Or, sans travaux d’isolation supplémentaires, l’effet sur la consommation reste modéré.

Une bonne partie du budget de MaPrimeRénov’ serait donc jeté par des fenêtres mal isolées. Pour remédier à ce paradoxe, le Gouvernement a annoncé dans son projet de budget 2023 que « l’accent sera mis sur les rénovations les plus performantes ». Mais avec un coût moyen de 40 000 euros pour une rénovation globale, les 2,6 milliards apparaissent assez modestes. Cela représente certes quelque 65 000 rénovations. Un chiffre à mettre en perspective, au regard des cinq millions de passoires thermiques que compte la France.