Charges de copropriété : la hausse attendue en 2023 est-elle justifiée ?
L’inflation devrait entraîner une hausse significative des charges de copropriété en 2023. Mais des abus sont aussi dénoncés.

En ce début d’année, les assemblées de copropriétaires s’apprêtent à approuver le montant et l’affectation des fameuses charges de copropriété. Déjà à la hausse ces dernières années, elle devrait connaître en 2023 une nouvelle augmentation, potentiellement très importante. Le contexte de crise internationale et la hausse des coûts expliquent au moins en partie cette évolution. Mais les observateurs du secteur pointent également des surcoûts excessifs et des dérives depuis quelques années, relate Le Monde.
Des charges de copropriété plombées par l’énergie
Le principal poste touché devrait être celui du chauffage. L’explosion des prix de l’énergie va particulièrement toucher les ensembles équipés d’un chauffage collectif. Après une hausse de plus de 15 % en 2021 et encore supérieure en 2022, la facture risque d’être lourde. Certes, le bouclier fiscal mis en place par le Gouvernement doit permettre de limiter l’évolution à 15 %. Mais les contrats prévoient souvent une avance sur trésorerie. Certains syndicats s’inquiètent également des modalités administratives qui compliquent le remboursement des charges de copropriété. Le secteur de la construction a lui aussi été durement touché avec la hausse des prix des matières premières. Or, les contrats de prestataires conclus par les copropriétés contiennent des clauses d’augmentation automatique, qui permettent d’adapter les prix sur différents indices souvent liés au secteur du bâtiment, rappelle Le Monde.
Si la hausse des tarifs semble donc inévitable, son ampleur reste à définir. Cela alors que les abus sont dénoncés depuis plusieurs années par les associations de consommateurs et de défense des copropriétaires. Avant même le début de la crise, elles pointaient des prix qui augmentaient bien au-delà de l’inflation. Sur l’année 2021, l’Association des responsables de copropriété (ARC) relevait par exemple une hausse des charges de 3,9 %, deux fois supérieure à l’inflation. Fin 2022, elle pointait déjà « un risque réel de dérives budgétaires au cours des prochaines années si des mesures coercitives ne sont pas prises par les pouvoirs publics ».