Passoires thermiques : les offres de vente ont explosé en deux ans
Le nombre d’offres de vente immobilière concernant des passoires thermiques a presque doublé depuis 2020 selon Se loger.

Les nouvelles règles concernant les passoires thermiques ont bousculé le marché de l’immobilier. Depuis janvier 2023, les logements les plus énergivores sont interdits à la location. La mesure va progressivement être étendue, jusqu’en 2034, aux biens dont le DPE (diagnostic de performance énergétique) affiche une note inférieure à D. Cela laisse envisager une baisse des prix de ces immeubles, devenus moins intéressants comme investissement locatif. Les propriétaires qui ne souhaitent pas réaliser les travaux, souvent chers, peuvent donc être tentés de vendre pendant qu’il est temps.
La vente et la location de passoires thermiques bousculées
Une tendance qui se traduit dans les chiffres de Se loger. Selon le site qui regroupe les annonces de 30.000 professionnels de l’immobilier, les logements classés F ou G ne représentaient que 11 % des offres de vente en 2020. Une part qui est passée à 19 % en 2022. Une augmentation qui peut en partie s’expliquer par la nouvelle obligation d’afficher le DPE, mais selon le directeur scientifique de Se loger, cité par Le Monde, c’est avant tout parce que les propriétaires « anticipent la perte de valeur de leur bien et ne veulent pas faire de travaux, le tout dans un contexte de crise énergétique », doublé d’une hausse du coût des matières premières. Le phénomène est particulièrement marqué à Paris, mais aussi dans certaines zones rurales au parc ancien, avec une augmentation du nombre des offres de plus de 35 %.
La décote n’est cependant pas la même partout. Le charme de l’ancien dans des quartiers cotés peut parfois séduire des acquéreurs souhaitant occuper les lieux et qui n’auront donc pas l’obligation de faire des travaux. Elle se limite à 1 % à Paris contre 5,6 % en zone rurale. Dans certaines villes, les prix sont même en hausse sur ce secteur.
Cette évolution montre une anticipation puisque seule une minorité de logements est encore concernée. Les biens classés G et interdits à la location en 2025 ne représentent que 6,8 % du parc immobilier français. Les logements classés F, concernés dès 2028, en représentent 10,5 %. Certains craignent que la règle pénalise un peu plus le marché de la location pour les plus modestes et les étudiants. En un an, le volume d’annonces de location de « passoires » a ainsi reculé de 40 % en France. L’année 2034 risque de marquer un tournant avec l’intégration des logements classés E dans la règle. Ils représentent actuellement 22 % du parc immobilier français.