Rénovation énergétique : où trouver facilement un artisan certifié RGE
Seule une minorité d’artisans est labélisée RGE. Or, leur intervention est nécessaire pour obtenir les aides à la rénovation énergétique.

Face aux nouvelles exigences environnementales, l’offre de rénovation énergétique va-t-elle tenir la cadence ? Depuis le 1er janvier 2023, les logements les plus énergivores (plus de 450 kWh par mètre carré et par an) sont interdits à la location. Le nombre de biens concernés est encore assez faible. Mais le seuil de consommation va être progressivement abaissé. Et en 2034, c’est environ 40 % du parc immobilier actuel qui aura dû être rénové pour être loué. La sollicitation des artisans devrait donc s’amplifier. Or, pour toucher certaines aides ou certains avantages, le recours à un professionnel Reconnu garant de l’environnement (RGE) est désormais obligatoire. C’est le cas pour bénéficier de MaPrimeRénov’, de l’Eco-PTZ, des Certificats d’économie d’énergie (CEE) ou encore pour le crédit d’impôt pour la rénovation énergétique des TPE-PME.
Peu d’artisans certifiés RGE
Or, ces professionnels agréés se font rares. Ils seraient 65.000 selon la start-up Heero, spécialiste du financement de la rénovation énergétique cité par Le Figaro. Trois fois plus nombreux selon la Fnaim. Mais cela ne représente au mieux que 16 % des professionnels. Surtout, selon Heero, ils sont très inégalement répartis sur le territoire. Trouver un professionnel pour rénover son bien peut donc vite relever du parcours du combattant en fonction des régions.
Herro a publié une carte des zones en tension selon le nombre d’entreprises estampillées RGE situées à moins de 30 minutes. Globalement, le nord et l’est de la France sont assez bien pourvus. Dans tout le pays, les grandes agglomérations affichent une tension forte sur ce marché, mais elles peuvent compter sur une installation des professionnels en banlieue.
La rénovation énergétique des résidences secondaires en question
La carte montre surtout une grande tension dans les zones touristiques, sur la côte et en montagne. En Corse, moins de 1 % des professionnels seraient inscrits comme RGE. Le phénomène est encore plus marqué lorsque l’on analyse ce chiffre au regard du nombre de passoires thermiques dans chaque région. Ces tensions pourraient s’aggraver avec l’évolution des règles. En effet, à l’origine, les résidences louées de manière saisonnière étaient exclues de l’interdiction de location des passoires thermiques. Le gouvernement jugeait à l’époque qu’un touriste n’était pas victime de « précarité énergétique ». Mais le nouveau ministre du Logement, Olivier Klein, a plaidé pour une généralisation de la règle. Cela car nombre de bailleurs pourraient être tentés de faire passer leurs biens en meublés touristiques et les louer sur des plateformes comme Airbnb plutôt que de les rénover. C’est cependant cette pratique en particulier que dénonçait le ministre, et non l’investissement historique dans des stations balnéaires. La question n’a pas encore été tranchée.