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Crédit immobilier : les conditions d’emprunt changent la donne

Obtenir un crédit immobilier, c’est consentir à s’endetter à des taux avoisinant les 3 %. Et cela ne devrait pas aller en s’améliorant.

crédit immobilier
Crédit : iStock.

Il est aujourd’hui impossible d’obtenir un crédit immobilier inférieur à 3 %, ou presque. Et cela ne risque pas de s’arranger. Comme le rapporte Le Figaro immobilier, vendredi 3 mars, les taux pourraient en effet tutoyer les 4 % à l’été 2023. Le budget des ménages lui, souffre. Plus précisément, alors qu’un couple aux revenus mensuels de 4.200 euros pouvait emprunter 300.000 euros sur 20 ans à 1% en 2021, cette somme réduira d’un quart si les taux de crédit atteignent les prévisions énoncées précédemment pour l’été à venir, détaille Vousfinancer. Soit environ 228.000 euros.

Les taux de crédit ont bondi rapidement. Ainsi, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA, 75 % des ménages obtiennent un crédit excédant les 3% sur 25 ans. La moitié des emprunteurs décrochent un crédit au même taux sur 20 ans. Des conditions qui ont détourné de nombreux aspirants acquéreurs de leur projet immobilier. D’ailleurs, par rapport à l’hiver 2021, 44 % de crédits en moins étaient accordés à l’hiver 2022.

75 % des emprunteurs décrochent un crédit immobilier excédant les 3 % sur 25 ans

Selon nos confrères, le coupable s’appelle l’OAT 10 ans, taux auquel l’Etat emprunte sur les marchés et sur lequel les banques se basent pour établir les taux de crédit. Selon le dernier chiffre relayé par l’Agence France Trésor, depuis un an, celui-ci a bondi, de 0,5 % à 3 % aujourd’hui. Les établissements bancaires sont tenus de faire croître leurs taux afin de produire des marges acceptables. Tout en sachant que les taux ne doivent pas dépasser un seuil maximal (ou taux d’usure).

Et même les ménages aisés n’ont pas échappé à cette contrainte technique, devant remettre leur projet immobilier à plus tard. Sous la pression des courtiers, la Banque de France a finalement décidé de mettre à jour le taux d’usure tous les mois, contre tous les trois mois auparavant. Celui-ci est fixé à 4 % depuis le 1er mars, alors qu’il y a environ six mois il était de 2,6 % environ. Une nouvelle qui ne rassure pas tout à fait les emprunteurs. « Le taux d’usure est à un niveau plus en adéquation avec les taux de crédit moyen, explique Maël Bernier, de Meilleurtaux, auprès du média. Mais l’écart entre l’OAT 10 ans et le taux de crédit moyen est quasi-nul ». Il faudra donc s’attendre, au moins jusqu’à la période estivale, à des hausses de taux.