Se connecter S’abonner

Calcul du taux d’usure et crédit immobilier : les courtiers protestent

Le syndicat des courtiers en crédit immobilier a appelé à manifester devant la Banque de France pour dénoncer un relèvement trop timide du taux d’usure.

taux d'usure
Crédit : iStock.

Ce n’est pas forcément la première profession que l’on imagine descendre dans la rue. Les courtiers, à l’appel de leur unique syndicat, l’Union des intermédiaires de crédit (UIC), vont manifester mardi 20 septembre devant la Banque de France, rapporte Midi Libre. Ils dénoncent le choix fait par le régulateur concernant l’évolution du taux d’usure. Une limite au crédit que la profession, comme d’autres organismes proposant des prêts immobiliers, appelle à modifier depuis des mois. Elle définit en effet le taux maximum d’un prêt afin d’éviter les défaillances. Avec la forte hausse des taux de ces derniers mois, la profession a dénoncé un « effet ciseaux » qui prive de nombreux candidats d’un crédit immobilier.

Un décalage entre le taux d’usure et la réalité

Le taux d’usure doit être revu début octobre par la Banque de France. Certains espéraient un geste fort, voire une remise en question du mode de calcul. Le taux d’usure est, en effet, défini en fonction d’un échantillon représentatif des taux annuels effectifs globaux pratiqués au semestre précédent. Ce qui crée un décalage entre les chiffres et la réalité, a fortiori dans une période d’évolution rapide. Mais vendredi 16 septembre, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a douché ces espoirs. Il a annoncé que le régulateur appliquerait « les règles existantes qui vont conduire à un relèvement bien proportionné de ce taux plafond ».


« Nous sommes actuellement sur un décalage de six mois par rapport à l’évaluation de la Banque de France », a dénoncé dans Midi Libre la secrétaire générale de l’UIC, Bérengère Dubus. Le syndicat dénonce notamment « un refus de dialogue de la Banque de France ». Il rappelle que près de la moitié des demandes de crédits immobiliers par des particuliers sont désormais refusées. Cela alors qu’être propriétaire, « c’est la seule chose qui protège les classes moyennes et modestes. Il y a vraiment une dimension sociale du crédit », ajoute Bérengère Dubus.