Les SCPI ont le vent en poupe
Carton plein pour les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Au premier semestre 2022, la collecte nette de ces produits a atteint 5,2 milliards d’euros, en augmentation de 44% par rapport à la même période de l’an dernier, selon les statistiques de l’organisme professionnel Aspim. Un record !

Dans le détail, le deuxième trimestre 2022 se solde par un rythme de collecte de 2,6 milliards d’euros, inchangé par rapport à celui du premier trimestre, qui était exceptionnel. Et cette tendance favorable n’est pas près de s’inverser. « A cette cadence, il est probable que 2022 soit une année inégalée en termes de collecte pour la pierre papier, dépassant ainsi le montant pré-Covid de 7,9 milliards d’euros pour l’année 2019 », pronostique ainsi Paul Bourdois, co-fondateur de la plateforme de distribution France SCPI. Ce professionnel identifie deux raisons à cet afflux exceptionnel d’argent frais sur ces fonds immobiliers.
Premier facteur : les SCPI attirent les épargnants allergiques à la volatilité cherchant à préserver leur patrimoine de l’inflation. Un réflexe logique alors que l’indexation des loyers sur les prix à la consommation permet aux SCPI de neutraliser les effets de l’inflation sur leurs revenus. Deuxième facteur, plus paradoxal : la hausse des taux. Paul Bourdois estime en effet que la séquence de remontée des taux des crédits initiée en début d’année et confirmée au printemps a précipité la décision de certains épargnants souhaitant faire jouer l’effet de levier de l’emprunt. Un catalyseur qui devrait a priori s’estomper, alors que les taux pour l’achat de SCPI, généralement plus élevé de 1 point par rapport à ceux des crédits immobiliers classiques, frôlent le seuil des 3%, ce qui devient onéreux.
4,20 %
C’est le rendement moyen annualisé du marché des SCPI, au 30 juin, sur la base des dividendes du premier semestre, selon France SCPI. Cette performance honorable démontre la solidité de ces produits. Bonne nouvelle, à la faveur de l’indexation des loyers sur l’inflation, le taux de distribution moyen de cette classe d’actifs devrait s’améliorer mécaniquement au second semestre. Et même dépasser, sur l’ensemble de l’année, celui enregistré en 2021 (4,49%).
Revalorisation des parts : un levier de performance bien réel
Une majorité d’épargnants évaluent la performance financière d’une SCPI à l’aune des seuls dividendes versés. Une vision bien trop réductrice. Car la revalorisation des parts constitue une poire pour la soif non négligeable : de 1,24% par an, en moyenne, pour le marché des SCPI, sur la période 2011-2020. Certaines SCPI ont d’ailleurs brillé ces dernières années dans ce domaine, à l’image de PF Grand Paris, de la société de gestion Perial AM, dont le prix de la part a bondi de presque 30% en huit ans.
Qu’en est-il sur la période récente ? Entre le 1er janvier et le 31 juillet 2022, 16 SCPI ont donné un coup de pouce à leur prix de souscription. Corum AM réussit le tour de force de réhausser le prix de part de toutes ses SCPI : Corum XL (+2,16%), Corum Origin (+4,10%) et Corum Eurion (+5,40%). Idem pour Sogenial, avec Cœur de Régions (+0,77%) et Cœur de Ville (+1,94%). Également proactifs en la matière : Paref Gestion et La Française REM. Chacune de ces deux sociétés de gestions a revalorisé trois SCPI de son offre.