« Il est toujours intéressant de faire de la SCPI à crédit en 2023 »

La SCPI à crédit s’est bien développée ces dernières années. Mais avec la montée des taux, cette solution reste-t-elle pertinente ?

Raphaël Oziel : Oui, cela reste très intéressant. Pourquoi ? Il n’y a jamais eu autant d’offre disponible. Dans chaque banque qui accepte de financer des SCPI, on constate qu’il y a de plus en plus de SCPI référencées. Bien sûr, pour certaines SCPI, avec des taux d’intérêt qui peuvent être égaux au rendement distribué, cela n’est pas pertinent. Je conseille deux astuces pour bien réussir son effet de levier en SCPI : premièrement, choisir une SCPI dynamique, avec un bon rendement – attention, beaucoup de nouvelles SCPI avec de super taux ne sont pas forcément finançables. Deuxièmement : opter pour des SCPI européennes sans prélèvements sociaux et une fiscalité en partie déjà payée. Au total, nous sommes en mesure de financer une trentaine de SCPI, dont une poignée en Europe. De nombreux clients, curieux en cette période de communication des rendements 2022, sollicitent La Boutique des Placements pour réaliser une telle opération. 

Comment marche la SCPI à crédit concrètement ?

R. O. : Les financements sont extrêmement souples. Dans les faits, le crédit à la consommation est souvent utilisé avec  le nantissement des parts en garantie. Certains clients passent par une SCI à l’impôt sur les sociétés (IS). L’assurance de prêt étant facultative, tout cela aboutit à ce que la problématique relative au taux d’usure, que l’on rencontre beaucoup en ce moment dans l’immobilier en direct, est inexistante dans la SCPI à crédit. Chez les banques qui se prêtent au jeu, on peut tout faire financer, sans apport, de A à Z. Néanmoins, il faut savoir que les banques sont très attentives au reste à vivre de l’épargnant désireux de souscrire à crédit.

Qui a intérêt à faire de la SCPI à crédit ?

R. O. : Toute personne qui veut se créer un patrimoine et qui a du temps devant elle ! Je pense aux particuliers de 30 à 50 ans, en phase de création de patrimoine et qui n’ont pas nécessairement envie ou besoin de se lancer dans l’immobilier en direct. Il n’est pas nécessaire non plus de disposer d’un capital de départ. Par exemple : une personne ayant investi 100 000 euros sur 20 ans, avec un effort d’épargne de 300 euros par mois peut globalement obtenir un gain de 24 000 euros soit 2000 euros par an, en bénéficiant d’un rendement de 4,5% et moyennant un taux d’intérêt de 3,70%.