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Immobilier : l’euphorie est de retour, sauf à Paris

Après avoir fait preuve de résilience, les prix dans l’ancien sont repartis sur les chapeaux de roues sur la première moitié de 2021. A moins d’un cataclysme, le marché s’achemine vers une année record.

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La FNAIM et les professionnels de l’immobilier sont formels : les derniers mois ont été exceptionnellement dynamiques pour le marché de l’ancien. En termes d’évolution des prix, la fédération rapporte une hausse de 5,1% pour la France entière au deuxième trimestre 2021 (arrêté au 10 juin), avec une inflation comparable pour les appartements que pour les maisons, quand Century 21 mentionne une augmentation tarifaire de 4% pour les logements collectifs et de 6,8% pour l’habitat individuels, sur de nouveaux records historiques : 2.306 euros le mètre carré pour une maison et 3.783 euros le mètre carré pour un appartement en moyenne.

 « Les Français ont retrouvé une confiance tout à fait satisfaisante », analyse Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM. Conséquence de cette appétence pour la pierre, l’offre de biens à la vente, mesurée à travers le nombre d’annonces recensé sur quinze grands portails immobiliers, a baissé de 26% sur six mois, avec une diminution qui s’est concentrée dans les zones rurales et les villes moyennes.

La crise rebat les cartes, Paris à la traîne

Dans cet océan d’optimisme, de nouvelles grandes tendances émergent, en lien avec les transformations opérées par la crise sur la psychologie des citadins, plus durement touchés par les mesures de confinement que les autres. Constat principal : les territoires ruraux et les villes moyennes prennent leur revanche. C’est ainsi que la poche de la quarantaine villes qui suivent les 10 plus grandes en taille ont vu leur prix progresser de 7,2%, au-dessus de la moyenne, selon la FNAIM. Des communes comme Angers ou Brest ont enregistré des hausses de l’ordre de 20%. D’autres se sont réveillées, à l’instar de Saint-Étienne. Parmi les capitales régionales, Orléans a tiré son épingle du jeu (+5,5 %), rivalisant avec la plus dynamique des grandes villes sur la période récente, à savoir Rennes, toujours selon cette même source.

Corollaire de ces mouvements migratoires et de la recherche de nature et de superficie supplémentaire, Paris souffre avec un rééquilibrage de l’offre et la demande, au détriment des propriétaires. Selon l’indice des prix de la FNAIM, les prix au mètre carré dans la capitale ont reculé de 0,9% au deuxième trimestre.

Chute des prix de 4 % à Paris

Century 21 évalue pour sa part la chute des prix parisiens à 4 % sur les six premiers mois de 2021, à 10.287 euros. « La notion de bien vivre est en train de se redéfinir et priorise indiscutablement l’espace, commente Laurent Vimont, président de Century 21. Pour gagner en confort et en superficie, les ménages quittent les hypercentres pour acheter quelques kilomètres plus loin, dans ces villes moyennes dotées de bonnes infrastructures mais où l’urbanisation est moins oppressante que dans les mégalopoles. Il ne s’agit pas de grandes migrations mais davantage de sauts de puce. C’est le retour en grâce du pavillon. »

Les principaux indicateurs publiés par le réseau Century 21 pour le premier semestre corroborent ces changements de comportement constatés dans le secteur de l’immobilier. La superficie moyenne des logements achetés augmente : 117,7 mètres carrés pour une maison et 59,2 mètres carrés pour un appartement. Conséquence logique, le montant moyen d’acquisition augmente (à 223.982 euros pour les appartements et à 263.196 euros pour les maisons), quand les délais de vente moyens se raccourcissent, à près de 80 jours.

Cap vers 1,1 million de ventes

Pour Laurent Vimont, rien ne devrait stopper la dynamique actuelle du marché immobilier, largement alimentée par la facilité d’accès au crédit et les taux bas qui solvabilisent les ménages. « Un des effets du confinement a été l’épargne forcée qui a permis à de nombreux Français de se constituer l’apport personnel nécessaire pour investir dans l’immobilier, toujours considéré comme une valeur refuge », indique-t-il. Et de pronostiquer un volume de transactions record pour l’ensemble de l’année, autour de 1.100.000 ventes, alors que les volumes du premier semestre sont déjà 6% supérieurs à ceux de la même période de 2019, une année pourtant exceptionnelle.