TVA : Elisabeth Borne assure qu’elle n’augmentera pas
Répondant à Jean-Luc Mélenchon, la Première ministre a assuré que la TVA n’augmenterait pas pendant le quinquennat. Mais la question de la réduction du déficit public se pose néanmoins

Accusée par Jean-Luc Mélenchon de prévoir une augmentation de la TVA, la Première ministre Élisabeth Borne a fermement démenti, lundi 13 juin, qualifiant son opposant de « menteur ». Si une telle mesure n’apparaît en effet nulle part dans le programme de l’actuelle majorité présidentielle, la passe d’armes souligne une interrogation sur le financement de certaines mesures. En particulier le retour à un déficit public sous les 3%, comme le veut la règle européenne. Un chantier ambitieux alors que la crise de la Covid-19 est passée par là. Le déficit public s’est établi à 9,2% du PIB en 2020 et à 6,5% en 2021. Le programme de stabilité (PSTAB) 2021-2027 prévoit un retour dans les clous à la fin du quinquennat.
La hausse de la TVA, seule solution ?
Selon Jean-Luc Mélenchon les « 80 milliards [qu’Emmanuel Macron] comptait retirer du budget de l’État », ne peuvent être compensés que par la hausse de la TVA. Une conclusion qui se base sur l’impossibilité présumée de davantage réduire le financement des services publics. Le raisonnement a été qualifié de « fake news à la Mélenchon » par Bercy, relatent Les Échos. « Il ment sur notre programme, en prétendant que nous voudrions augmenter la TVA. C’est faux, nous ne mettrons pas un impôt de plus en place », a assuré Élisabeth Borne. L’assertion de Jean-Luc Mélenchon, si elle ne repose donc que sur des déductions, met cependant en lumière un écueil aux prévisions budgétaires.
Présenté au printemps 2021, le PSTAB se basait sur des prévisions économiques largement remises en cause par la crise de ce début d’année, au premier rang desquelles la guerre en Ukraine. Fin mai 2022, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a revu les prévisions de croissance pour l’année à 2,4%, quand le PSTAB tablait sur… 4%. Idem pour l’épargne, que le gouvernement voyait baisser de 16% en 2022, et qui connaît au contraire un fort rebond depuis le début de l’année, les ménages ayant peu confiance en l’avenir.
Le programme d’économies d’Emmanuel Macron semble donc en effet bien difficile à tenir au regard de la situation internationale actuelle. Affirmer qu’il passera par une hausse de la TVA apparaît cependant prématuré. Outre le fait que l’exécutif mise plutôt sur une relance par la consommation, il est également possible qu’un retour sous les 3% de déficit en 2027 soit tout simplement abandonné. Lors des crises économiques précédentes, la France s’en était régulièrement affranchie. Un projet rectificatif est d’ailleurs attendu pour l’été.