Rémy Cointreau : un dossier à suivre de près en Bourse
L'activité du groupe de spiritueux Rémy Cointreau s'accélère avec des ventes de Cognac en hausse. Comment faut-il se positionner sur le titre ? Les conseils de la rédaction.

Chaque semaine, sur Mieuxvivre.fr, les journalistes de La lettre de la Bourse analysent une valeur de la cote parisienne et vous conseillent de l’acheter, de la vendre ou de rester à l’écart du titre. La Lettre de La Bourse est une publication du groupe Valmonde, éditeur du magazine Mieux Vivre Votre Argent.
Si l’économie mondiale a pu montrer des signes de ralentissement ces dernières semaines, Rémy Cointreau n’en a visiblement pas subit les effets. Son activité a même accéléré au cours du troisième trimestre de l’exercice 2018/2019 (clôture à fin mars) en progressant de 8,7% à données comparables (919,4 millions d’euros), après +7,7% au terme du premier semestre. Une fois de plus, c’est le cognac (Maison Rémy Martin) qui tire cette tendance très positive, avec des ventes en hausse de 15,6% sur le trimestre. Elles représentent désormais 70% du chiffre d’affaires du groupe de spiritueux sur les neuf premiers mois de l’année.
Les deux moteurs de la croissance sont toujours les Etats-Unis et la Chine, où la demande ne faiblit pas. Certes, le calendrier du nouvel an chinois (5 février cette année contre 16 février en 2018) a donné lieu à des ventes d’anticipation et dopé l’activité du troisième trimestre (impact estimé à 2 points de croissance), mais même sans ce phénomène, la performance serait restée excellente. Quant au pôle liqueurs et spiritueux (Cointreau, Metaxa, Mount Gay, The Botanist, Bruichladdich…), il est certes moins dynamique, mais ses ventes ont également accéléré au troisième trimestre (+5%) grâce au lancement de plusieurs campagnes de communication.
Une stratégie de montée en gamme
Confiante dans les perspectives, la direction de Rémy Cointreau a confirmé, sans le quantifier, son objectif de croissance du résultat opérationnel courant pour l’ensemble de l’exercice à données comparables. Le consensus des analystes financiers table sur une croissance organique des ventes de 8%, tandis que la marge opérationnelle augmenterait d’au moins un demi-point, à plus de 21% des ventes, grâce aux effets positifs de la stratégie de montée en gamme. Rémy Cointreau s’est en effet fixé comme objectif de hisser la part des spiritueux d’exception (ceux qui sont vendus à plus de 50 dollars la bouteille) jusqu’à 60% ou 65% de son chiffre d’affaires à l’horizon 2019/2020 contre 45% sur l’exercice 2014/2015 et 53% l’an dernier.
Satisfaire la vigoureuse demande chinoise
La principale interrogation aujourd’hui concerne l’évolution de la demande chinoise (22% des ventes de Rémy Cointreau). Elle n’a pas été affectée par la guerre commerciale ni par le ralentissement du PIB local au cours des derniers trimestres, ce qui est plutôt encourageant pour la suite. Le principal défi pour le groupe français consistera à satisfaire cette demande vigoureuse, sachant que les stocks d’eau de vie, nécessaires à la confection du cognac se raréfient, comme chez tous les acteurs du secteur d’ailleurs.
En Bourse, l’action Rémy Cointreau affiche toujours une valorisation élevée en capitalisant environ 30 fois les profits attendus pour l’exercice en cours. Cette prime parait justifiée au regard de la bonne visibilité offerte par le secteur des spiritueux, mais aussi de la puissance de la marque Rémy Martin et des barrières à l’entrée importantes sur le segment du cognac. L’actionnariat familial (le groupe est contrôlé par la famille Hériard Dubreuil) confère en outre au dossier une certaine dimension spéculative.
Le conseil de la rédaction sur le titre Rémy Cointreau
Nous restons très positifs sur le dossier avec un premier objectif de cours de 120 euros.