Coronavirus : la Bourse de Paris anticipe le pic de l’épidémie
Le CAC 40 a nettement rebondi au cours des deux premières séances de la semaine. Les investisseurs veulent croire que le pic de l’épidémie a été atteint en Europe. Mais la prudence reste de mise tant que la sortie du confinement n’est pas connue.

Le CAC 40 a fini mardi 7 avril sur un net rebond de 2,12%, à 4.438,27 points, les investisseurs continuant d’anticiper un pic de l’épidémie de coronavirus en Europe.
Poursuivant sa remontée de la veille (+ 4,61%), l’indice phare de la cote parisienne a démarré sur un élan d’optimisme avant de réduire ses gains puis d’accélérer en fin de journée.
Les investisseurs « jouent le pic par anticipation », confortés par l’idée que l’épidémie de coronavirus serait en passe d’atteindre un plateau en Europe, indique à l’AFP Marco Bruzzo, directeur général délégué de Mirabaud AM.
Mais « cela ne signifie pas que l’on soit entré dans un déconfinement et une reprise de l’activité », prévient l’expert, pour qui le rebond boursier du jour est avant tout « technique ».
La séance a été marquée par « des achats mécaniques et systématiques de titres qui avaient beaucoup baissé » ces derniers jours, à savoir les valeurs cycliques, fait-il observer.
Trop tôt pour crier « victoire »
De meilleures nouvelles concernant un pic pouvant être atteint dans de nombreux pays européens et même à New York avaient déjà propulsé les actions à la hausse lundi.
Cependant, le bilan quotidien est reparti à la hausse en Espagne mardi et la même tendance avait été observée en Italie la veille ainsi qu’en France. Le Royaume-Uni a enregistré 786 décès supplémentaires de personnes atteintes du coronavirus en 24 heures, un nouveau record, portant à plus de 6.000 le nombre de morts dans le pays.
En outre, la sortie du confinement reste une grande inconnue.
La Commission européenne va présenter mercredi 8 avril des « orientations » pour assurer une sortie coordonnée de la période de confinement alors que deux Etats membres de l’Union européenne (UE), l’Autriche et le Danemark, ont déjà présenté des plans de sortie.
Le président de l’Eurogroupe, Mario Centeno, a appelé les ministres européens des Finances « à prendre un engagement clair en faveur d’un plan de relance coordonné et de grande envergure » face au coronavirus.
« Tant que le marché n’aura pas plus de visibilité sur les résultats d’entreprises et la fin du confinement », il est trop tôt pour crier victoire, estime M. Bruzzo.
Fort rebond des valeurs cycliques
La séance a été marquée par une rotation sectorielle, se traduisant par un fort rebond des titres cycliques et des valeurs défensives massivement vendues.
Ainsi, les secteurs aéronautique (Airbus + 6,56%, Safran + 6,89%), touristique (Accor + 9,77%), sidérurgique (ArcelorMittal + 10,3%) et bancaire (Crédit Agricole + 7,30%) ont repris des couleurs très printanières.
La filière automobile s’est elle aussi montrée pétulante, à l’instar de Peugeot en hausse de 5,94%.
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En tête de l’indice, Unibail-Rodamco a bondi de 16,8% alors que le groupe a perdu plus de 60% depuis le 1er janvier, soit le plus fort recul du CAC 40.