Prêts aux TPE: des banques ne joueraient pas le jeu
Des centaines de milliers de très petites entreprises (TPE) n’arriveraient pas à bénéficier d’un emprunt garantis par l’État, explique Le Parisien.

Mis en place dans le cadre des mesures exceptionnelles prises pour soutenir les entreprises victimes de la crise économique qui accompagne la pandémie de coronavirus, les prêts garantis par l’État seraient parfois compliqués à obtenir. C’est en tout cas ce que des experts du secteur bancaire ont expliqué au Parisien.
Pourtant, dès le 16 mars, Emmanuel Macron a affirmé « qu’aucune entreprise, quelle que soit sa taille » ne sera livrée à la faillite. C’est d’ailleurs pour cela que l’État a débloqué 300 milliards d’euros pour garantir les prêts des professionnels. Dans la pratique, les choses seraient plus compliquées en raison de réticences de la part de banques. « Certaines banques ont passé des consignes pour être particulièrement vigilantes dans les octrois de prêts. Elles ont très vite coupé les vannes », explique au quotidien un spécialiste du secteur bancaire.
Certaines banques demandent trop de documents
Un point de vue partagé par le président de l’Union des entreprises de proximité (U2P), Alain Griset. D’après ses adhérents, le Crédit agricole, le Crédit mutuel et le CIC freineraient des quatre fers, notamment avec les entreprises qui étaient déjà fragilisées avant le confinement.
Selon Gérard Cattan, expert-comptable et commissaire aux comptes à Paris, dont des clients attendent une réponse, des « banques ne répondent pas, d’autres demandent une tonne de documents, comme des arrêtés de comptes au 28 février, ou des prévisions de trésorerie à douze mois ! À la sortie de la crise, comme aucune entreprise n’aura eu ses prêts ou seulement au compte-gouttes, leur trésorerie sera extrêmement tendue ».
Des critères pour obtenir le prêt garanti
Au ministère de l’Économie, où l’on s’attend à rapidement voir grossir le volume de prêts, on rappelle que le prêt garanti par l’État n’est pas « open bar ». « Il ne faut pas oublier que l’on enregistre entre 45 000 et 50 000 faillites par an. » De son côté, la Fédération CFDT Banques et Assurances fait savoir au quotidien que les banques « regardent deux critères : la condition d’accessibilité de l’entreprise au prêt et la santé de l’entreprise au regard de sa situation d’avant la crise ».
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Du côté du Crédit Mutuel et du CIC (qui appartiennent au même groupe), on assure se conformer à ces critères. Quant au Crédit Agricole, il précise que 85% des dossiers examinés par ses conseillers sont validés.