Crise énergétique : le bois de chauffage va-t-il manquer cet hiver ?
Selon une étude d’HeioTherma, le prix du bois de chauffage s’est envolé en quelques mois. Les particuliers y voient un refuge face à la crise énergétique.

Alors que la Russie durcit encore son discours envers l’Occident, la possibilité d’une coupure des importations de gaz cet hiver reste envisageable. À cela, s’ajoutent les problèmes rencontrés par le parc nucléaire français. À minima, il faudra traverser la saison en réduisant sa consommation d’énergie, ne serait-ce que pour faire face à la hausse des prix. Certains se sont déjà préparés à réduire leur consommation en raison de la possibilité de coupures ciblées. À l’échelle des particuliers, cela est notamment passé par un engouement pour le bois de chauffage.
La demande de bois de chauffage très hétérogène
Ce qui relevait davantage de l’effet de mode ou de la solution d’appoint il y a encore quelques années est devenu une alternative crédible face à la crise. Avec pour conséquence d’importantes tensions sur le marché. Dans plusieurs départements, il devient très difficile de trouver des bûches ou des pellets, ces granules utilisés dans les poêles à bois. Selon une étude d’HelioTherma, magazine spécialisé dans les énergies renouvelables, le prix du stère a augmenté en moyenne de 25% en trois mois, passant à 80 euros en zone rurale, et à 120 euros en zone urbaine. La flambée est encore plus flagrante concernant les pellets, qui ont pris 45%. La palette s’achète en moyenne 600 euros, hors frais de livraison.
Des tensions qui touchent cependant le territoire français de manière très hétérogène. En effet, le nombre de foyers se chauffant au bois varie énormément selon les régions. Ils sont assez nombreux dans la « diagonale du vide » qui traverse la France du nord-est au sud-ouest. L’étude a notamment quantifié sur 100 points le niveau de « stress recherche » des particuliers. Il atteint 89 dans l’Eure où près de 27% des foyers se chauffent au moins en partie au bois. Les scores sont analogues en Haute-Vienne, dans l’Aube ou le Cher. Mais la question se pose peu en région parisienne, où moins de 2% des foyers utilisent cette ressource.
Selon TF1, les tensions sur le marché sont toutefois à relativiser. Elles pourraient être dues à la peur de manquer plus qu’à une réelle pénurie. La France ne manque d’ailleurs pas de bois. Mais les entreprises risquent d’avoir du mal à suivre la demande.