Cours du gaz en baisse : quelle évolution sur la facture ?
La pénurie de gaz n’a pas eu lieu cet hiver et les cours sont nettement à la baisse. Pourtant, les tarifs facturés ne bougent pas.

Le montant de la facture de gaz cet hiver a été l’une des préoccupations principales des ménages utilisant cette énergie depuis plusieurs mois. La guerre en Ukraine et les tensions entre la Russie et l’Union européenne qu’elle a causées ont achevé de faire flamber des prix déjà hauts. Mais les cours sont nettement à la baisse en ce début d’année. Après avoir dépassé les 300 euros le mégawattheure (MWh) au mois d’août, l’indicateur de référence TTF a connu une tendance à la baisse significative. Après un rebond en novembre, il a de nouveau perdu plus de 10 % de sa valeur au cours du dernier mois pour tomber à 65 euros le MWh. Il est surtout passé sous la barre des 75 euros, son prix avant l’invasion russe.
Le cours du gaz en baisse, mais toujours haut
Cette tendance à la baisse est notamment due au fait que les stocks sont loin d’être épuisés. D’une part, la plupart des pays ont appelé entreprises et particuliers à la sobriété énergétique. D’autre part, le début de l’hiver a été particulièrement doux. La crainte d’une pénurie et donc d’une envolée des prix ne s’est ainsi pas concrétisée. Néanmoins, le prix du kilowattheure n’évolue pas sur la facture. La baisse du cours ne se fait pas encore ressentir auprès des ménages pour plusieurs raisons.
D’abord, une répercussion sera forcément décalée dans le temps. Le gaz actuellement consommé a été acheté et stocké parfois au plus fort de la crise. Il est donc revendu sur la base de ces prix. Paradoxalement, le bouclier tarifaire explique aussi cette stagnation. Le gel des tarifs depuis novembre 2021 puis la limitation de la hausse à 15 % en 2023 se basaient en effet sur les prix d’octobre 2021. Les cours étaient alors près de deux fois inférieurs, autour des 45 euros le MWh, et ils ne sont jamais passés en dessous depuis. Il faudrait que le cours passe sous les 50 euros pour que les Français ressentent la différence.
Ce sont donc en premier lieu les finances de l’État qui vont bénéficier de la baisse des cours, puisque le bouclier tarifaire lui coûtera bien moins cher. Il faudrait que la baisse se poursuive pour que cela se ressente sur les factures des ménages. Il faut toutefois tenir compte de l’incertitude du marché dans le contexte actuel et la possibilité d’une météo moins clémente début 2023.